JDN. Vous avez réalisé une enquête auprès des TPE/PME portant sur les 4 premiers trimestres de l'année 2007. Quels grands enseignements avez-vous pu tirer ?

 

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Stéphane Escoffier, directeur général de Powerboutique.
Stéphane Escoffier. Nous avons mené notre enquête auprès de 900 sites marchands, et il ressort que ces TPE/PME enregistrent une croissance globale, via une hausse de leur chiffre d'affaires et du nombre de transactions réalisées. Premier constat, avec 70 % de croissance sur un an du nombre de e-commerçants au cours du premier quadrimestre 2007, le secteur compte de plus en plus de sites, et ce notamment dans le secteur du sport et loisirs, de la mode et des accessoires et de la maison. Mais malgré cette multiplication des sites marchands, le nombre de visites progresse de 64 %, ainsi que le nombre de pages vues. C'est également vrai pour les ventes qui enregistrent une hausse de 96 %. Le chiffre d'affaires est en croissance de 125 %, ce qui confirme des performances tout à fait remarquables. Le panier moyen passe de 105 euros à 136 euros en 2007, soit une croissance de 29 %, contre 21 % entre 2005 et 2006.

Autre constat, le paiement par carte bleue représente 74 % des transactions, ce qui est un indice de confiance majeur. Cette confiance des cyberacheteurs dans le e-commerce ne donc profite pas seulement aux grandes enseignes. Ceci est un des fruits du travail mené par les grandes solutions de paiement en ligne, qui permettent aux petits cybermarchands de proposer les mêmes garanties que celles des grands sites. D'autre part, les TPE/PME se doivent d'être encore plus vigilantes pour que la relation client se passe bien. Chez les PME/TPE, il n'est pas rare que le marchand appelle le client, et réalise ainsi un vrai travail relationnel.

Avez-vous noté si davantage de petits commerçants du monde physique tentent l'aventure du Web, ou si en grande majorité les TPE/PME sont des pure-players ?

Il y a trois ans, il s'agissait surtout des pure-players, mais effectivement aujourd'hui beaucoup de TPE/PME sont lancées par des commerçants physiques, qui ne réalisaient pas de VAD auparavant. Le Web apparaît comme un canal de distribution complémentaire, qui rapporte 10 à 15 % de chiffre d'affaires, ce qui représente un levier non négligeable. Ces marchands ont tout le savoir-faire pour vendre en ligne, ils sont forts en termes de prix, connaissent bien la concurrence. Le Web devient pour eux un moyen de fidéliser leurs clients et de recruter à moindre coûts, en comparaison avec l'achat de publicité et les coûts marketing pratiqués dans le monde physique. Ces e-TPE ou e-PME peuvent aujourd'hui venir au Web sereinement avec des ambitions à leur échelle. Il faut dire que les barrières techniques sont tombées, le coût étant aujourd'hui de l'ordre d'un dixième des prix pratiqués il y a 3 ou 4 ans.

Avez-vous pu évaluer la part des TPE-PME qui vendent à l'étranger via leur site ?

Auparavant, les seuls indices dont nous disposions étaient le nombre de langues ou de pays présents sur le site. Nous pouvons désormais décompter les livraisons hors de France, et nous savons précisément que 9 % du chiffre d'affaires des TPE/PME sont réalisés à l'export sur le premier quadrimestre. Ce n'est pas véritablement faramineux, mais la croissance de leur chiffre d'affaires est de 73 % à l'export. Le nombre de e-commerçants livrant à l'export est également en progression de 62 %, et concerne plus de la moitié des entreprises interrogées. Nous avons découvert que 54 % des ces e-TPE/e-PME vendaient dans l'Union Européenne, et 46 % hors UE, ce qui nous a surpris, car les freins logistiques, culturels, de stratégie produits, et prix paraissent relativement nombreux.

 


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