Kering attaque Alibaba pour diffusion massive de produits contrefaits

Kering attaque Alibaba pour diffusion massive de produits contrefaits Gucci, Balenciaga et YSL ont déposé plainte auprès d'un tribunal de Manhattan, accusant le groupe chinois d'encourager et de profiter de la vente d'articles contrefaits.

Plusieurs marques de luxe du groupe français Kering, parmi lesquelles Gucci, Balenciaga et Yves Saint Laurent, ont déposé plainte contre Alibaba le 15 mai auprès d'un tribunal de Manhattan, révèle le Wall Street Journal. Elles demandent réparation au géant chinois de l'e-commerce, qu'elles accusent de diffuser massivement des produits contrefaits de leurs marques sur ses différentes marketplaces, en Chine comme à l'export. Elles ajoutent qu'Alibaba "encourage, aide et profite de la vente de produits contrefaits en toute connaissance de cause".

Le groupe permet par exemple aux vendeurs de ses marketplaces (Taobao, Tmall, Alibaba.com à l'étranger...) d'acheter des mots clés tels que "Gucci" pour attirer les internautes qui recherchent des produits Gucci sur son moteur. Effectuer ce genre de requête renvoie des suggestions de noms de marques très ressemblants, comme Cucchi ou Guchi, qui commercialisent des articles contrefaits. Alibaba profite donc de l'activité de ces marchands en leur vendant ces mots clés et, plus largement, en leur fournissant des services marketing et logistiques sur ses différentes plateformes.

Les accusations s'empilent

Kering avait déjà déposé plainte contre Alibaba en juillet 2014, puis l'avait retirée deux semaines plus tard devant les engagements du Chinois à collaborer pour trouver une solution. Estimant qu'aucune action n'a été engagée pour limiter le problème, le Français met aujourd'hui les bouchées doubles, profitant également d'une période compliquée pour Alibaba. Depuis son introduction en bourse à New York en septembre 2014 - la plus grosse de l'Histoire avec 25 milliards de dollars levés - le cours de son action a sensiblement baissé, en grande partie du fait de ce type d'accusations. En janvier 2015, les autorités chinoises lui ont reproché de laisser faire la vente de produits contrefaits sur ses sites. En avril 2015, The American Apparel and Footwear Association, qui regroupe un millier de marques, s'est également plainte de Taobao dans un courrier adressé aux autorités américaines.

Alibaba ne cesse d'affirmer qu'il expulse les vendeurs indélicats. Lorsque Burberry a ouvert un flagship sur Tmall, il lui a d'ailleurs garanti de purger les produits vendus par des marchands non autorisés par la marque. Mais Alibaba n'a pas signé le même accord avec chacune des 70 000 marques présentes sur Tmall. Et trouver des contrefaçons des marques de Kering sur les marketplaces d'Alibaba demeure un jeu d'enfant.