Confidentiel : Modizy lève 210 000 euros pour sa marketplace intelligente

Confidentiel : Modizy lève 210 000 euros pour sa marketplace intelligente Son algorithme social de personnalisation de l'expérience d'achat rodé, la start-up va permettre à ses visiteuses d'acheter directement sur Modizy.com.

Fondée en mars 2012 par Luc Falempin, Benoît Feron et Florian Poullin, la plateforme de social shopping Modizy vient, selon nos informations, de boucler une deuxième levée de 210 000 euros. Y participent son investisseur historique CII Participations, ainsi que sept business angels et entrepreneurs, parmi lesquels Francesco Maio (Instant Luxe, Carnet de Mode, NowFashion), Céline Lippi (LeNewBlack, Soubis) et Dimitri Dewavrin (Baobaz, FruitRouge).

Grâce à des partenariats avec une cinquantaine d'e-commerçants (Asos, Brandalley, TheCorner...), le site de Modizy référence 60 000 articles de 6 000 marques de mode et encourage les visiteuses à les noter, partager et commenter. Un algorithme analyse toutes ces interactions et calcule les similarités entre les utilisatrices. Il en déduit que lorsque telle internaute aime un produit ou suit une marque, il y a de bonnes chances que telle autre internaute ait les mêmes goûts. Modizy, qui trie l'intégralité de son catalogue sur la base de ces informations, peut alors personnaliser l'expérience de l'internaute en fonction de ses actions, mais aussi l'expérience des utilisatrices jugées semblables. Ce qui lui permet d'attirer de plus en plus de visiteuses et de faire de son algorithme un "personal shopper" de plus en plus pertinent.

A l'arrivée, le mécanisme produit donc une expérience véritablement personnalisée et évolutive, à l'inverse par exemple des sites qui affectent des produits à des clusters d'acheteuses construits à partir de questionnaires (lire le dossier Un nouveau business model dans l'e-commerce : les beauty box , du 03/02/2012). Ou encore des services de curation qui font remonter les articles jugés populaires par leur petite base de membres réellement actifs (lire le dossier Le lèche-vitrine à l'ère du social shopping, du 08/03/2012).

Depuis son lancement en novembre dernier, Modizy renvoie son trafic vers les sites des marchands partenaires et se rémunère sur un modèle d'affiliation. Mais la start-up prévoit de changer de modèle économique en lançant mi-juillet une marketplace qui permettra aux internautes d'acheter sans quitter Modizy.com. En limitant la déperdition des acheteuses qu'engendrait leur sortie du site, la société compte améliorer encore nettement ses taux de transformation.

Cette nouvelle approche lui permettra également de travailler directement avec les marques ou encore de mettre en place un corner de jeunes designers. L'idée : élargir son catalogue suffisamment pour être utile à de nombreux styles d'utilisatrices, mais aussi profiter de son algorithme pour, tel un Pandora de la mode, leur faire découvrir de nouvelles marques.

Autant sa première levée de novembre 2012, dont Modizy a utilisé une tranche de 70 000 euros, avait contribué à bâtir sa technologie, autant ce second tour de table va servir à financer l'acquisition de trafic et la construction de la notoriété du service, en particulier autour de sa marketplace.

Pour cela, la start-up prévoit de recourir à deux leviers principaux. D'une part les Facebook Ads et les actualités sponsorisées sur Facebook, d'autre part du display en RTB. Modizy revendique en effet une expertise importante sur le réseau social, qui lui permet d'y abaisser ses coûts d'acquisition autour de 9 centimes le CPC. Son site étant par ailleurs entièrement opengraphé, la société espère que cette surcouche publicitaire démultipliera sa viralité et sa notoriété.

Ses 35 000 utilisatrices, acquises en quatre mois sans action de marketing, ont déjà réalisé plus de 1,5 million de recommandations sociales sur le site. La start-up espère en compter 100 à 150 000 d'ici la fin de l'année. Employant actuellement sept personnes, Modizy profitera enfin aussi de sa nouvelle levée de fonds pour recruter deux à trois collaborateurs de plus cette année. A commencer par le développeur qui sera chargé de fabriquer l'application mobile du service.