BNP, Société Générale et Banque Postale lancent leur Paypal : Paylib

BNP, Société Générale et Banque Postale lancent leur Paypal : Paylib Les trois banques lancent une solution de paiement e-commerce et m-commerce pour concurrencer Paypal et simplifier l'achat sur mobile.

Les trois banques françaises BNP Paribas, Société Générale et La Banque Postale lanceront le 24 septembre, à l'occasion du salon E-Commerce Paris, une solution de paiement à distance. Baptisé Paylib, ce nouveau portefeuille électronique permet aux consommateurs détenant une carte bancaire de l'un de ces trois établissements de réaliser des achats sur Internet, sur mobile ou sur tablette. Huit grands e-commerçants français ont pour l'instant décidé de le déployer, notamment Showroomprivé à partir d'octobre, Vente-privée à partir de novembre, Voyages-Sncf.com en 2014, tout comme La Poste, Priceminister-Rakuten et Leroy Merlin.

Concrètement, le client doit d'abord créer son compte Paylib. Il renseigne son email et un mot de passe, puis choisit la carte bancaire qu'il désire associer à l'e-wallet, ainsi qu'un code à 6 chiffres qui servira à valider les transactions. Sur le site des e-commerçants utilisant la solution, une icône invite à payer avec Paylib. Pour valider le paiement, il suffit alors d'indiquer ledit code à 6 chiffres. "L'originalité du système est que c'est la banque qui paie l'achat, et non un prestataire de paiement, explique Bernard Roy, directeur de la stratégie de la Banque Postale. Toutes les informations de paiement de l'acheteur restent donc au sein de la banque et ne transitent nulle part en ligne."

Car dans leur ligne de mire, Paypal propose depuis des années un service bien plus complet, désormais utilisable aussi en point de vente physique. "Dans un second temps, Paylib englobera les paiements sans contact NFC, mais pour l'instant il ne concerne que l'e-commerce et le m-commerce", précise Marie-Claire Capobianco, responsable de la banque de détail BNP Paribas en France. Les trois établissements estiment néanmoins que la sécurité et la confidentialité des données promis par Paylib séduiront les e-commerçants français. Yves Tyrode, PDG de Voyages-Sncf.com, va dans leur sens : "On simplifie l'expérience du client, il n'y a plus que le commerçant et la banque. A se demander, d'ailleurs, pourquoi on a eu besoin d'intermédiaires avant. Les e-commerçants n'aiment pas payer des intermédiaires, surtout quand cela sort du PIB français et européen."

Les banques et les e-commerçants peuvent-ils si facilement se débarrasser de Paypal ? Certes, à elles trois, BNP Paribas, Société Générale et La Banque Postale revendiquent 23 millions de clients, utilisateurs potentiels du service. Mais du côté des marchands, le niveau de commission que chacune fixera pour Paylib risque fort de déterminer son niveau d'adoption. "Nous voulons que Paylib devienne un standard, donc nous serons donc très agressifs et très compétitifs", assure Laurent Goutard, directeur de la banque de détail Société Générale en France. "Mais de toutes façons, quand on compare Paylib avec Paypal et les autres solutions, il ne faut pas regarder que ce coût, il faut voir l'ensemble du service proposé, dont le niveau de sécurité", ajoute Marie-Claire Capobianco, au cas où les commissions pratiquées ne se révéleraient pas si avantageuses que cela.

Paylib pâtit en outre de plusieurs précédents malheureux. Lancée en 2011 par le Crédit Agricole, la plateforme de paiement Kwixo n'a jamais décollé, auprès des consommateurs comme des e-marchands. Buyster, qu'ont lancé la même année Bouygues Telecom, SFR, Orange et Atos, n'a pas non plus explosé. "Aujourd'hui nous sommes trois banques, mais nous avons l'ambition très forte d'ouvrir Paylib à d'autres établissements français et européens", insiste Laurent Goutard. Mais malgré sa vocation multibancaire, le projet débuté il y a un an n'a convaincu aucun autre grand réseau bancaire. Non seulement créer un nouveau standard ne sera pas chose facile, mais les banques risquent bien de se faire aussi rattraper sur les ventes de détail par les acteurs du Web.