Franck Farrugia (Re-mind) : "Créer une agence purement intéractive, pour revenir à mes premières amours"

JDN. Pourquoi créer une nouvelle agence, Re-mind ?

Franck Farrugia. Trois éléments m'ont fortement influencé dans cette démarche. Tout d'abord, l'envie personnelle : j'ai co-fondé Media Track en 1996 comme une agence online pure et dure. Une fois celle-ci intégrée au groupe Cospirit, le offline s'est beaucoup développé, jusqu'à devenir 80 % de notre activité. Je voulais donc revenir à mes premiers amours, et ne faire que de l'interactif. La deuxième raison est ma perception du marché français : je considère que pendant encore plusieurs années il restera un marché de spécialistes. Les besoins sont exigeants, le métier est complexe et en perpétuelle évolution : les annonceurs ne s'adresseront donc qu'à des structures dédiées. Ce qui m'amène à la troisième raison : l'envie et l'avantage d'allier mes compétences à celles d'Hussein, envie réciproque d'ailleurs. Cela fait dix ans que nous travaillons ensemble et que nous constatons que nos expertises sont complémentaires. Tandis qu'Hussein est spécialisé en tracking, performance, mots-clés etc., mon expérience est d'avantage dans le conseil. Le fait que le marché soit dans une phase de concentration tombe par ailleurs à pic, puisqu' il reste peu d'agences indépendantes, c'est donc une bonne opportunité pour Re-mind.

Quelles sont les spécificités de cette nouvelle structure ?

Outre le fait que ce soit une structure dédiée à Internet, Re-mind a quatre principaux pôles, en plus de la gestion classique de clients (achat, affiliation, coordination etc.) : performance, search marketing, technologie/trafficking et publishing - sorte de laboratoire à vocation interne, pour améliorer nos techniques pour entretenir l'audience. A noter que la facturation au client n'est pas indexée au budget consommé, mais à la performance. Je tiens à préciser également que l'agence est structurée de manière à pouvoir répondre aux demandes de l'annonceur, autrement dit : les collaborateurs ont tous un profil señor, avec quatre à sept ans d'expérience sur Internet. Nous ne sommes pas une agence qui fonctionne avec des stagiaires. Trois mots suffiraient à résumer ma réponse : compétence, expertise et ancienneté.

Comment appréhendez-vous l'avenir de Re-mind ?

Notre priorité est de consolider les bases, donc les relations avec nos clients actuels - Look Voyages, PlayStation, Inmac Wstore, MusicMe, Ask.com etc. - et non de grossir à tout prix notre portefeuille de clients. L'objectif n'est alors pas forcément d'acquérir quinze nouveaux clients la première année, mais plutôt de se construire un historique de performances. Nous considérons cela comme capital, car c'est l'expertise qui inspire confiance aux clients, plus que la taille. Côté finances, en mai prochain, après douze mois d'existence, nous nous attendons à une marge brute de 2,5 millions d'euros. Notre prévision de croissance est de 30 à 50 % pour l'année suivante, ce qui laisse présager une marge brute de 3 à 4 millions d'euros. Nous réalisons des développements technologiques assez importants, autofinancés pour l'instant puisque nous sommes rentables, mais pourquoi pas, à moyen terme, une levée de fonds !