Un nouveau modèle d'agence : la fédération de start-up

Audatia, une nouveau pure-player indépendant, annonce son arrivée imminente sur le marché du marketing interactif. Un de plus ? Pas tout à fait, car Audatia n'est pas une nouvelle agence à proprement parler. La structure créée a vocation à fédérer une dizaine d'agences spécialisées sur les différentes disciplines du secteur. De jeunes agences qui pourront s'appuyer les unes aux autres pour booster leur croissance.

Pour Philippe Sarrazin, le fondateur du projet, "il s'agit non seulement d'offrir la palette la plus complète de services interactifs aux annonceurs, mais surtout d'orchestrer, tel un maître d'œuvre, des plans de marketing intégrés, adaptés à chaque cible et à chaque marque". Le fondement de cette démarche part d'un double constat : d'une part, que les annonceurs sont demandeurs d'interdisciplinarité et de cohérence, et d'autre part que les professionnels ont tendance, même une fois diversifiés, à privilégier leur discipline historique.

Celui imaginé par Philippe Sarrazin est simple. Audatia va se constituer en acquérant des sociétés, qui deviendront alors porteuses du capital du groupe. "Chaque unité prendra alors à son compte les bénéfices de la somme" résume Philippe Sarrazin, conscient toutefois qu'il faudra relever un défi : que chacune, avec sa culture et son métier, prenne en compte les autres disciplines. Complémentaires, mais segmentées, elles s'appuieront sur leurs synergies pour créer de la valeur et sortir du lot dans un marché concurrentiel.

Dans les trois mois à venir, Philippe Sarrazin et son associé finaliseront cinq premières acquisitions dans les disciplines qu'ils considèrent prioritaires : le métier de web agency, le référencement, le marketing viral et communautaire et le marketing mobile. Les contacts avec les sociétés concernées sont déjà pris, mais ils ne souhaitent pas les révéler. Quant au financement, apporté par plusieurs fonds, Philippe Sarrazin préfère rester vague. Tout juste sait-on que ces cinq premiers acquisitions représenteront, au total, entre 5 et 10 millions d'euros.

Concernant le profil des sociétés bientôt rachetées, il s'agit de jeunes entreprises - entre un et deux ans d'existence - de moins de dix salariés, qui se positionnent "sur un trend de croissance et dont l'approche métier crée de la différence". Audatia leurs offrira alors leur première valorisation et les accompagnera grâce à son savoir-faire dans leur développement financier et commercial. Un apport non négligeable pour des sociétés qui se trouvent souvent à un stade décisif de leur croissance. Des fonctions stratégiques transversales seront par ailleurs développées.

Audatia, dont l'objectif est de devenir un acteur significatif du marché d'ici trois ans, se veut donc un vecteur de croissance. Philippe Sarrazin s'attend d'ailleurs à un bonus supplémentaire de croissance d'au minimum un tiers pour les sociétés fédérées. Reste qu'aujourd'hui Audatia est encore une coquille vide, où tout reste à construire.