Mats Carduner (Fifty-Five) "Il y a beaucoup de déperdition sur le trafic des sites Web"

Après 5 années à la tête de Google Europe du sud, Mats Carduner a créé en début d'année Fifty-Five, un spécialiste de l'analytics dont le but est de rendre 'performant' le trafic des sites, notamment celui provenant de Google.

JDN. Comment est né votre nouveau projet, Fifty-Five ?

Mats Carduner. Après 5 ans à la tête de Google Europe du sud, je n'avais plus l'envie de continuer. Quand je suis rentré chez Google, la société réalisait 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires, elle en a réalisé plus de 20 en 2009. On voit le bond que cela représente en termes d'acquisition de trafic. Mais la conséquence est qu'il y a aussi beaucoup de déperdition sur ce trafic, comme le trafic en général des sites Web. Aujourd'hui, la question que se posent les directeurs marketing est "comment améliorer la performance de son trafic plutôt qu'en acquérir davantage ?". C'est sur ce constat que nous avons créé Fifty-Five. Notre but est d'améliorer les taux de conversion des sites , qu'il s'agisse de remplir un formulaire, laisser une adresse e-mail, naviguer logué sur un site, accroître le nombre de pages vues, augmenter la rentabilité du search ou de l'affiliation, etc.

Fifty-Five est composé d'une vingtaine de personnes, dont une douzaine provient de chez Google, comme Alan Boydell, ex-responsable de Google Analytics Europe, ou Serge Descombes, qui est l'un des meilleurs spécialistes en Europe de Google Analytics, Jean Neltner, ex-directeur des partenariats Europe du Sud, Nicolas Beauchesne, ex-responsable du display pour Youtube et Arnaud Massonnie, ex-directeur des opérations de Google France.

Que proposez-vous ?

Fifty Five n'est pas une agence car nous n'achetons pas de mots clés. Mais nous ne sommes pas non plus un intégrateur comme Xiti ou Omniture. Nous sommes à la croisée des chemins. Nous proposons trois offres. La première est notre solution d'Analytics, GA 55, qui est basée sur Google Analytics. Son implémentation coûtera 20 000 euros pour un site en HTML basé uniquement en France, plus des frais de maintenance. Le prix sera supérieur pour un site en Flash, international, avec plusieurs objectifs d'amélioration de la performance. La deuxième est une interface de restitution qui permet à un directeur marketing de synthétiser les données vraiment importantes en fonction de ses objectifs. Ce tableau de bord coûte entre 3 000 et 10 000 euros par mois selon sa complexité. La troisième est une offre de conseil en optimisation de la performance basée sur la culture du testing permanent que nous avons acquis chez Google. Il faut compter entre 15 000 et 100 000 euros pour une mission. Au global, il faut compter entre 50 et 500 000 euros pour une prestation globale d'accompagnement à l'année.

Qui sont vos clients ?

Nous en avons une vingtaine, comme PagesJaunes, Vodeo et Myscreen, plusieurs enseignes du groupe Mulliez, TVTrip, SFR, plusieurs enseignes du groupe 3Suisses, Quotatis, la Mutuelle Générale... Principalement des grands comptes ou des pure players qui on cette culture de la data et dont le site dispose d'une audience de plus de 500 000 visiteurs uniques, pour que les lois statistiques s'appliquent. Pour SFR, par exemple, nous avons testé 12 combinaisons de contenus sur la home pour augmenter la part des internautes naviguant logués sur leur site, et nous avons augmenté ce pourcentage de 110 %.