Le bracelet électronique : un nouveau moyen de paiement ?

Les problématiques des moyens de paiements se posent perpétuellement. Alors que le paiement via Smartphones par exemple s’est démocratisé dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique, la France peine encore à s’extirper de ses traditions de paiement en espèces ou par chèques.

Un petit nouveau arrive pas à pas et pourrait, lui, faire son bout de chemin : il s’agit du bracelet porte-monnaie électronique !
Ce projet novateur a été initié par un groupe d’étudiant d’HEC dans le cadre de la start-up, « MyBee ».
Le principe, simple, repose sur l’utilisation d’un bracelet muni d’un code barre ou d’une puce RFID que l’utilisateur viendra scanner à un terminal approprié pour réaliser un paiement. Pour ce faire, il faudra avoir au préalable bien évidemment chargé une certaine somme d’argent sur le dit bracelet. Ce dernier est d’ailleurs indéchirable, ce qui constitue un élément primordial dans l’optique d’une utilisation à grande échelle par un public qui doit parfois être rassuré. Au final, l’idée est principalement d’éviter  de perdre ses billets ou sa carte bancaire et de faciliter les transactions.
Jusqu’à aujourd’hui, l’utilisation de cette technologie a trouvé échos dans le monde de l’évènementiel  (soirées, festivals, parc d’attractions, etc…). « MasterCard », pour l’achat de boissons dans un festival de musique en Angleterre, Disney dans son parc américain d’Orlando pour remplacer les pass d’entrée et les paiements en caisses, mais aussi de nombreux organisateurs de festivals et de spectacles pour la billetterie et le règlement des consommations ont tenté l’expérience.
Ces différentes utilisations qui ont connu des fortunes diverses restent néanmoins sujet à plusieurs incertitudes :

Sécurité ?

Approvisionner un compte virtuel dupliquerait les opérations et diminuerait la facilité et la rapidité de l’utilisation. Il risque de constituer un frein à l’utilisation de ce moyen de paiement. Il a donc été pensé, à l’instar de la carte bleue,  qu’une liaison directe au compte courant de l’utilisateur serait idéale. Cette solution testée au Danemark, pour le « Smukfest » festival a recueilli des avis plus que mitigés. En effet, pour certains types de bracelet, le code de sécurité n’est pas systématiquement demandé ce qui peut permettre à n’importe qui en possession du bracelet de l’utiliser librement.

Vie Privée ?

Loin d’être anodine, cette technologie bénéficie également aux organisateurs et organismes qui la proposent, puisqu’elle leur permet de garder une traçabilité du comportement d’achat de leurs clients et de tous leurs faits et gestes. Le bracelet contient toutes les informations possibles sur le consommateur et permet par la suite de cibler et d’affiner les offres et les actions marketing entreprises. Certaines critiques qualifient le bracelet électronique d’une variante de « Big Brother » qui visent en premier lieu les données personnelles du consommateur.

Intégration ?

L’impact en termes d’infrastructure et de technique d’un déploiement généralisé de cet outil impliquerait certainement, des évolutions majeures dans les systèmes d’informations bancaires existants. Ceci se répercuterait sur l’intégralité du fonctionnement d’une banque, sur ses moyens de paiement, sa tenue de compte, la gestion de ses flux et transactions, ses protocoles de sécurité et même la gestion de sa relation client. Un échec d’utilisation au GURTEN festival en Suisse, suite à un crash des logiciels serveurs causé par la taille de l’affluence, démontre que des mesures de tailles sont à entreprendre pour en assurer le bon fonctionnement.
Après la démocratisation des cartes de paiements de tous types, les virements et la gestion bancaire en ligne, le bracelet électronique vient aujourd’hui s’inscrire au cœur du fort développement des moyens de paiement dématérialisés. Une nouvelle technologie, plus ergonomique et pratique, dont il sera intéressant d’étudier les résultats pour en étendre l’utilisation à une plus grande échelle.