Quelles sont les chances de succès d'Apple Pay ?

Avec son cérémonial habituel, Apple vient de lancer son nouveau système de paiement : « Apple Pay ». Mais quelles sont ses chances de succès ?

Apple Pay est construit sur la technologie 'sans contact' ou NFC  et renforcé probablement par une  confirmation par empreinte digitale. Apple nous promet une révolution et une sécurité inégalée dans la façon de payer.
Mais en réalité, quels sont les éléments qui ont conduit Apple à se lancer dans cette aventure et quelles sont ses chances de succès alors que d’autres sociétés aussi puissantes que Google et son Google Wallet, peinent à trouver leur marché ? Passé l’effet d’annonce, telles sont les questions qu’il convient de se poser.

Une confiance déjà acquise

Il est indiscutable  que de nombreux éléments sont en faveur d’un succès et d’une pénétration rapide de ce nouveau service de paiement : la marque a une bonne image et surtout elle a contrairement à ses concurrents comme Google, déjà  la confiance des utilisateurs. On se rappelle des débuts difficiles du Google Wallet avec ses failles de sécurité, Apple de ce côté est robuste en partie grâce au choix historique de développer un environnement fermé (Merci Steve Jobs). De ce point de vue, et c’est un point très important, Apple se rapproche de l’image qu’ont les particuliers de leur banque. Sans cette confiance dans la sécurisation des données, l’adoption d’un nouveau moyen de paiement n'est pas possible.

Une base de données déjà constituée

De plus, la marque à la pomme a une longueur d’avance sur ceux qui se sont confrontés aux problèmes liés au lancement d’un nouveau service de paiement. En effet, ce qui est très difficile dans ce domaine, c’est obtenir l’adhésion des utilisateurs et des commerçants. C’est primordial, si les commerçants ne veulent pas proposer le nouveau service de paiement et réciproquement sans commerçants acceptant le nouveau service de paiement, il n’y pas de raison que les particuliers y adhèrent. C’est sur cet aspect, probablement qu’Apple à un énorme avantage par rapport à toutes les initiatives qui ont été lancées ces dernières années. Apple détient déjà toutes les coordonnées bancaires des particuliers possédant un équipement Apple (pour l’accès à Itunes et AppStore , la saisie du numéro de carte est le passage obligé pour télécharger ses morceaux ou ses applis). Apple est détenteur, dit-on, de plus de 800 millions de coordonnées bancaires. Une aubaine pour assurer le succès d’un nouveau système de paiement.

Une utilisation des données clients ?

Les banques doivent-elles s’inquiéter de ce nouveau positionnement d’Apple ? Rien n’est moins sûr en réalité car le paiement même s’il est fait par l’Apple Pay  se conclue ‘in fine’ par une opération carte via bancaire ou par une opération de paiement bancaire de type virement. En revanche, le point crucial reste l’exploitation des données issues des actes d’achat. Est-ce qu’Apple va les utiliser finalement ? Non, nous rassure-t-on. Même si aujourd’hui, on ne peut remettre ce discours en cause, cela sera-t-il toujours vrai à l’avenir ?
A une époque où même les banques sentent la nécessité d’exploiter les données issues des paiements, comment peut-on raisonnablement imaginer qu’Apple n’a pas comme ambition d’utiliser ces données ? On peut en effet, et cela semble être le sens de Histoire, anticiper que les consommateurs soient récompensés en contrepartie de la permission qu’ils donnent à Apple d’utiliser leurs données. Cela pourra être sous forme de coupons de réduction ou d’offres promotionnelles qui apparaitraient de façon très ciblée et au bon moment sur l’Iphone lorsque le consommateur passera à proximité (géolocalisation oblige) d’un magasin acceptant lui-même le paiement par Apple Pay.
L’équilibre est trouvé !