TIC : l’Union internationale des télécommunications publie son rapport mondial

L’Union internationale des télécommunications (UIT) a récemment fait paraître l’édition 2014 de son rapport de référence annuel de développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans le monde.

Si les pays nordiques continuent d’exceller, d’autres régions du monde sont à la traîne. Certains pays se distinguent néanmoins, à l’instar du Gabon ou encore de l’Azerbaïdjan, qui ont compris que les TIC étaient un facteur majeur de développement.
Ce rapport intitulé « Mesurer la société de l’information » évalue les « performances en termes d’infrastructures, d’adoption des TIC et de capacité à les utiliser efficacement »  de 166 pays via le calcul de l’Indice du développement des TIC (IDI).

Cette année encore les pays nordiques se distinguent puisque le Danemark arrive en tête de ce classement, suivi par la Corée du Sud, la Suède, l’Islande, le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas et la Finlande. La France, précédée par l’Allemagne est loin d'être dans les limbes, mais n’excelle pas non plus. Elle obtient la 18e place et ce faisant, rétrograde, puisque c’est 2 places de perdues depuis le rapport de 2012.

L’Europe, toujours aussi dynamique  

L’Europe reste un terrain privilégié pour le développement des TIC, les 30 premières places du classement étant occupées par des pays européens, le Royaume-Uni étant manifestement le chef de file. Sujet à quelques retards du fait d’erreurs lors de la mise en orbite de l’un des satellites et de quelques aléas budgétaires, le programme Galileo devrait bientôt permettre aux Européens de disposer de leur propre GPS sans avoir à passer par le système américain. Voilà qui montre assez le volontarisme européen en la matière.

L’indice IDI moyen de l’Europe (7,14) domine d’ailleurs toujours celui de la Communauté des États indépendants (CEI, 5,33), et les autres régions du monde (Amériques (4,86), Asie-Pacifique (4,47), les États arabes (4,55) et l’Afrique (2,31), même si certains pays se distinguent au sein de ces régions et font des efforts manifestes pour développer leurs technologies.

Le Gabon, le bon élève africain  

C’est le cas du Gabon par exemple, qui figure parmi les pays africains les plus développés en matière de TIC. Dans la droite ligne de l’objectif 17 du PSGE (Plan Stratégique Gabon Emergent) mis en place par Ali Bongo, le Gabon s’est donné pour but de « bâtir une économie numérique dynamique » et de mettre en place les infrastructures numériques nécessaires à l’insertion du Gabon « au cœur de la société de l'information et de la communication pour accompagner la modernisation de son économie ».

Concrètement, les autorités gabonaises ont fait en sorte de déployer l’internet haut débit et de rendre accessible la 3G et la 4G, tout en nouant des partenariats avec de nombreux organismes internationaux tels que la Banque mondiale pour le raccordement du pays au Central Africa Backbone (CAB) ou encore pour la connexion au câble sous-marin de fibre optique Africa Coast to Europe (ACE).

Bakou héberge le 20e Salon international des technologies de la télécommunication et de l’information de l’Azerbaïdjan

Si la Géorgie figure parmi les « pays les plus dynamiques » selon le rapport, l’Azerbaïdjan, pôle de développement économique majeur de la région caucasienne, connaît lui aussi en ce moment une actualité riche dans le domaine des TIC qui le distingue de ses voisins régionaux.

Déterminé à diversifier son économie, le pays compte sur les TIC, ce qui l'a même amené à déclarer l’année 2013 "Année des TIC". Outre les nombreux projets tels que le lancement de la télévision numérique, l’élargissement des possibilités du portail d’e-gouvernement, la création d'un parc technologique, 1 milliard d’euros ont été alloués à l’internet haut débit.

En février 2013, l’Azerbaïdjan a aussi lancé le premier satellite de communication : « A la suite de ce lancement, un satellite d'observation sera lancé en 2015, et Azerspace-2 décollera en 2016.  Le développement de l'infrastructure spatiale est un des exemples de l'importance croissante des TIC, faisant preuve de la volonté de diversification économique», avait alors fait valoir Rashad Nabiyev, Président et Directeur exécutif d’Azercosmos.

Bakou s’est également fait l’hôte début décembre du 20e Salon international des technologies de la télécommunication et de l’information de l’Azerbaïdjan, BakuTel 2014, qui regroupait des entreprises locales ainsi que 250 entreprises provenant de 23 pays. A la marge s’est également tenu le 3 décembre le Forum de hautes technologies Azerbaïdjan-Turquie, afin de discuter des diverses opportunités d’investissement envisagées par les deux pays, par ailleurs partenaires dans le secteur des TIC. Avait aussi lieu en parallèle la deuxième édition du Forum régional sur la gouvernance de l’Internet au sujet d’« une plate-forme multilatérale pour le développement économique régional et le progrès culturel à travers les TIC ».

Les TIC : un atout pour développement économique  à prendre en compte par les retardataires

Si ces exemples constituent des cas isolés et peuvent être, du fait de ces événements et partenariats, de véritables moteurs régionaux, il demeure nécessaire d’accélérer le développement des TIC dans les pays en développement, notamment en Afrique. Un des enjeux consiste à réduire l’écart qui se creuse entre les zones urbaines et rurales. Comme l’expliquait Bruno Lanvin, Directeur Exécutif de eLab à l’INSEAD en 2013: « L’analyse montre combien les investissements parallèles dans les TIC et le développement des compétences et de l’innovation peuvent aider une économie à franchir un seuil magique au-delà duquel le rendement sur les investissements peut augmenter de façon significative ».

« Chaque pays devra identifier les éléments qui le séparent de ce seuil afin d’atteindre les objectifs de croissance, de compétitivité et d’innovation à long terme», recommandait-il. Gageons que, conscients des enjeux que représentent les TIC en matière dé développement, les pays à la traine trouvent les moyens de combler leur retard, au moins dans une certaine mesure.