Sous l'océan, les câbles qui connectent nos vies

Internet s'étant immiscé dans les moindres aspects de nos vies et nous avons sans doute tous tendance à le considérer comme un dû, alors qu’en coulisses se cache une gigantesque infrastructure.

Ce dont beaucoup n'ont probablement pas encore conscience, c'est que leur connexion à Internet repose sur une infrastructure de fibres gigantesque et complexe qui nécessite de l'attention afin que les individus et les entreprises restent connectés. La dorsale sur laquelle s'appuient Internet et tous les services basés sur Internet - de la téléphonie sur IP aux plateformes de partage de documents en passant par les réseaux sociaux - est constituée d'un réseau de câbles reposant sur les fonds marins qui acheminent des paquets de données à des vitesses étourdissantes à travers les eaux internationales.

 

Le TGN Atlantic (TGN-A) de Tata Communications fait partie de ces systèmes de câbles sous-marins qui relient l'Europe et les USA et permettent à des centaines de millions de personnes de collaborer, communiquer et bénéficier de services cloud. Ce câble transmet des données sur 6 800 kilomètres d'océan avec un débit d'environ 8 térabits par seconde (TB/s), soit 1 téraoctet par seconde pour utiliser une unité qui nous est plus familière. Autrement dit, en prenant comme unité un forfait mobile moyen de 500 Mo de données par mois, cela représente 2 097 forfaits mobiles mensuels - ou 512 comptes Dropbox - qui traversent l'Atlantique...chaque seconde.

 

Toutefois, il ne s'agit pas uniquement d'équiper un câble avec une largeur de bande suffisante. Lancer une telle quantité de données à pareille vitesse exige également une quantité d'électricité importante. Ainsi, compte tenu de la longueur du TGN-A, équivalant à 136 000 bassins olympiques, des amplificateurs sont nécessaires tous les 60 kilomètres le long de son parcours au fond de l'océan pour amplifier le signal. Ces 148 amplificateurs sont alimentés en électricité depuis les stations terminales à chaque extrémité : au R-U, côté européen, et dans le New-Jersey, côté américain.

 

Il n'est pas surprenant dès lors que la construction d'un nouveau système de câble à travers l'Atlantique, comme dans le cadre du projet MAREA de Facebook et Microsoft, implique des travaux de très grande ampleur, incluant la pose du câble sur le fond marin. L'opération n'est pas aussi simple qu'il y paraît puisque, pour le TGN-A, cela suppose de surmonter des obstacles comme la fosse de Puerto Rico, le point le plus profond de l'Océan Atlantique. La profondeur maximale de la fosse est de 8 648 m, juste 200 m de moins que la hauteur du Mont Everest. La construction d'un nouveau système de câble est un long processus qui s'étale sur des mois, voire des années, en fonction de certains facteurs comme la profondeur et la largeur de la mer en question, et d'autres facteurs moins prévisibles comme les conditions météorologiques. La construction d'un nouveau système de câble sous-marin nécessite également de faire appel à des partenaires spécialisés dans l'ingénierie de ces systèmes et chargés de construire, acheminer et poser le câble, les amplificateurs et d'autres équipements.

 

Après installation, si un problème survenait et que des ingénieurs devaient accéder au câble, l’intervention serait extrêmement lourde. C'est pourquoi l'infrastructure sous-marine est conçue de manière à ne nécessiter aucune maintenance pendant une période d'environ 25 ans.

 

Enfin, pour garantir une disponibilité constante de la connectivité ultra-haut débit qui alimente des opérations partout dans le monde, des équipes de terrain dans les stations terminales, sorte de gardiens de phare des temps modernes, surveillent le réseau 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an.

 

Par conséquent, la prochaine fois que vous envoyez un courrier électronique, conversez via Skype ou partagez une information sur LinkedIn, prenez un instant pour réfléchir à la prouesse technique incroyable qui vous permet d'accomplir toutes ces opérations.