Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée) "Notre application représente déjà plus de 500 000 euros de revenus"

Le leader des ventes événementielles s'est récemment doté d'une application transactionnelle. Jacques-Antoine Granjon, son fondateur et PDG, fait un premier bilan de ses ventes sur mobile.

JDN. Vente-privée a lancé son application m-commerce sur iPhone mi-juin. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour prendre position sur les applications ? 

Jacques-Antoine Granjon. En fait, nous avions déjà lancé, il y a deux ans, une première application qui n'était pas marchande. Elle permettait de visionner les bandes-annonces de nos ventes, de recevoir des invitations. A l'époque le m-commerce n'était pas au point. Par ailleurs, Vente-privée était en train de grossir fortement et le développement d'une application transactionnelle ne constituait pas une priorité.  

Quelle audience représente aujourd'hui cette application ? 

L'application iPhone a déjà été téléchargée plus de 335 000 fois. Elle représente 1,5 million de visites pour environ 80 000 visiteurs quotidiens pour 18 millions de pages vues. 

Quels sont les premiers retour en termes de m-commerce ? 

Près de trois semaines après son lancement, l'application transactionnelle a directement généré un chiffre d'affaires de 515 000 euros. Cela représente près de 10 000 commandes. Je pense que nous avons réussi à mettre en valeur les produits de nos événements et à faciliter l'acte d'achat. 

Ce n'est qu'un début ? 

Oui, la part du chiffre d'affaires généré par mobile va forcément progresser. Ma théorie est simple : l'homme fait du commerce depuis 100 000 ans. En comparaison, l'e-commerce a environ une quinzaine d'années, encore moins en France. Or le mobile, c'est l'e-commerce poussé à l'extrême. Vous pouvez acheter dans un taxi, en attendant votre train ou votre bus... Nous n'en sommes qu'au début. Imaginez quand les smartphones seront plus nombreux que les téléphones classiques.  

2010 est l'année de la stratégie mobile de Vente-privée ? 

Non. Ma stratégie, c'est l'offre et la qualité du service. Après, il y a différents terminaux sur lesquels décliner cette stratégie. Je ferais exactement le même chiffre d'affaires en 2010 et en 2011 sans être présent sur mobile parce que les gens achèteront depuis un ordinateur de chez eux si mon offre est bonne. L'important n'est pas nécessairement d'acheter sur un téléphone, mais ce qu'on achète et comment on est livré. 

Vous ne comptez donc pas faire de cette application une source de chiffre d'affaires additionnel ? 

Non, les produits vendus sur mobile l'auraient été sur le Web si nous n'avions pas eu notre application. Il s'agit juste d'un déplacement d'une partie de nos revenus sur un autre terminal. Cette application ne nous apportera pas de chiffre d'affaires additionnel mais des contacts supplémentaires avec nos consommateurs. L'important est de faire en sorte que les internautes pensent à Vente-privée à au moins un moment de la journée. S'ils nous ont déjà dans la poche, ils risquent de penser à nous plus souvent. 

Cette application est-elle davantage un outil de fidélisation ? 

L'offre crée le désir, mais c'est la qualité du service qui fait la fidélité. Cela passe par un large choix de terminaux à partir desquels se connecter à Vente-privée, ainsi que par la possibilité de se connecter n'importe quand. Historiquement, le rendez-vous de Vente-privée, c'était 7 heures du matin. Mais ce rendez-vous n'appartient plus aujourd'hui qu'aux initiés ou aux amoureux d'une marque en particulier. Avec le temps, les internautes viennent de plus en plus à l'heure qui les arrange. Il faut que le consommateur qui ne peut pas acheter à 7 heures puisse le faire quand il le peut. La consommation a changé. 

Travaillez-vous sur d'autres modèles de smartphones que l'iPhone ? 

Notre objectif est de développer des applications pour tous les smartphones. Nous aurons également une application sur iPad dès septembre ou octobre, même si aujourd'hui, l'iPad touche encore peu de personnes. Nous travaillons toujours sur l'application iPhone, que je trouve trop lente : nous avons voulu, comme sur le site, faire la part belle à l'image, ce qui ralenti le fonctionnement de l'application. Nous allons améliorer cela.

Après ses études à l'European Business School (EBS), Jacques-Antoine Granjon, crée en 1985 avec Julien Sorbac, un ami de l'EBS, la société Cofotex, spécialisée dans la vente en gros de fins de séries. En 1996, il rachète les anciennes imprimeries du "Monde" à la Plaine Saint-Denis pour y installer le siège de sa société, lequel deviendra par la suite celui de vente-privee.com.