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16/11/2007

E*Trade, le courtier en ligne au bord de la faillite

Après avoir perdu plus de la moitié de sa valeur en Bourse, le courtier en ligne E*Trade a dû démentir les rumeurs de faillite. En cause : les subprimes.
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L'un des trois plus grands courtiers américains en ligne mettra-il la clé sous la porte ? Depuis une semaine, l'américain E*Trade doit faire face à une crise financière grave. Vendredi 9 novembre, après la clôture de la bourse de New York, le courtier annonce la perspective d'une dépréciation au prochain trimestre sur son portefeuille de produits titrisés. Le courtier a massivement investi dans des titres spéculatifs adossés aux crédits hypothécaires à risque (les "subprimes"), avant d'entrer lui-même sur le marché du prêt immobilier.

 

Résultat : il risque une dépréciation pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars. E*Trade se dit alors incapable de fournir une estimation de ses résultats à venir. Mais une chose est sûre : ces dépréciations devaient être supérieures à la précédente estimation donnée par la société dans ses perspectives de résultat pour 2007 publiées le 17 octobre dernier (pour le troisième trimestre, E*Trade a enregistré une perte nette de 58 millions de dollars).

 

En parallèle, la direction du courtier annonce l'ouverture d'une enquête de la Securities and Echange Commission (SEC), le gendarme américain de la bourse, sur des transactions effectuées entre 1999 et 2005. L'autorité des marchés cherche à savoir si la branche marché et capitaux d'E*Trade s'est adonnée au "trading ahead", une pratique qui consiste à exécuter des transactions en anticipant les ordres des clients. Suite à l'ouverture de cette enquête, E*Trade annonce le licenciement du responsable de cette division, Denis Webb.

 

La réponse des investisseurs à ces deux mauvaises nouvelles est sanglante. Lundi 12 novembre, la banque Citigroup publie une note évoquant une possible faillite du courtier en ligne et recommande de vendre le titre. Prashant Bhatia, l'analyste chez Citigroup auteur de la note, estime qu'une partie des clients d'E*Trade pourraient bientôt vouloir partir vers la concurrence et les dépôts de l'activité bancaire pourraient diminuer.

 

Dans la même journée, le titre E*Trade perd plus de la moitié de sa valeur, l'action s'effondrant de 59% à 3,55 dollars, alors qu'elle valait 25,6 dollars en juin dernier. Le lendemain, le PDG du courtier, Mitch Kaplan, annule au dernier moment sa participation à une conférence annuelle organisée par Merrill Lynch, où les intervenants font généralement le point sur l'état de leur business.

 

Il aura finalement fallu attendre le 14 novembre, pour que le patron d'E*Trade contredise les pronostics de banqueroute. La veille, l'intermédiaire avait déjà vu sa valorisation boursière diminuée des deux tiers de sa valeur. Mitch Kaplan a reconnu se préparer à subir 12 à 18 mois de baisse. Il est cependant difficile d'imaginer comment l'intermédiaire financier peut parvenir à rassurer suffisamment le marché et convaincre ses clients de ne pas retirer leurs avoirs.

 

Depuis lundi pourtant, les dirigeants d'E*Trade tentent de calmer les investisseurs, et rappellent que le groupe est suffisamment capitalisé (2,37 milliards de dollars) pour absorber un milliard de dollars de dépréciations d'actifs.

 

 

 
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Cette baisse du groupe américain a en tout cas relancé les rumeurs de consolidation du secteur. Selon le Wall Street Journal, Ameritrade, un des principaux concurrents de E*Trade serait en train d'étudier les options de rachat du courtier en difficulté.

 


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