Pour les ayants droit, le rachat de Youtube par Google pour 1,65 milliard
de dollars en octobre dernier fut le coup d'envoi pour attaquer le site
diffusant leurs contenus sans autorisation. Avant ce rachat, ne générant pas de
chiffre d'affaires, Youtube n'aurait pas pu les dédommager. Après, Google
le rendait solvable. Et les plaintes ont commencé à se multiplier.
Pourtant, trois mois plus tôt, un certain Robert Tur avait ouvert les
hostilités.
Ce journaliste américain a ainsi porté plainte contre la plate-forme en juillet
2006 pour avoir diffusé son reportage sur les émeutes de Los Angeles de 1992.
Selon lui, la vidéo aurait été visionnée plus de 1.000 fois. Il réclame depuis
150.000 dollars à Youtube pour incitation à la violation du droit d'auteur.
La plate-forme de son côté se retranche derrière le Digital Millennium Copyright
Act (DMCA) : une loi visant à protéger les fournisseurs d'accès et les hébergeurs
en matière de communications sur Internet, en limitant leur responsabilité
vis à vis des détenteurs de droits dès lors qu'ils mettent en place des mesures
pour bloquer l'accès à des contenus pirates.
Presque un an après, en mai dernier, les groupes audiovisuels américains Viacom
et NBC, le second étant pourtant partenaire de Youtube, ont rejoint
la plainte de Robert Tur, expliquant que "le Congrès ne peut avoir voulu une
situation si évidemment injuste dans laquelle YouTube peut échapper à ses
responsabilités pour une activité commerciale de cette nature. Ainsi YouTube continuerait
à profiter de contenus illégaux et de la protection de la loi, tout en reportant
sur des milliers ou des millions de propriétaires de droits d'auteur le coût de
la surveillance du site YouTube".