"Nous devons trouver un accord avec Dailymotion sinon il faudra discuter
sur le terrain judiciaire", expliquait Emery Doligé au JDN, en mars dernier.
Le délégué général du Spect, organisation représentant les sociétés de
production télévisuelles spécialisées dans les émissions de flux (Endemol, Fremantle
), se voulait ferme (lire son interview,
du 23/03/07).
Mais si peu d'accords ont été conclus entre Dailymotion et des ayants droit,
force est de constater que le site français, rival européen de Youtube, n'a guère
subi de foudres judiciaires. La situation en France peut être comparée à
celle aux Etats-Unis en début d'année. Si les groupes audiovisuels sont prêts
à discuter d'éventuels accords de diffusion, ils imposent que ces sites mettent
en place des systèmes de filtrage rapidement. Et Dailymotion travaille sur le
problème, ce qui rassure les ayants droit.
Mais la patience des ayants droit a ses limites. Déjà, la veille de
l'ouverture du Festival de Cannes, Canal+, très concerné par la question
de par la popularité de ses émissions chez les jeunes et la diffusion des
matchs de football de Ligue 1, faisait un exemple. Il annonçait porter plainte
contre Kewego, une plate-forme vidéo à destination des professionnels fondée
par les co-fondateurs de Multimania (lire Le
président de Kewego répond aux accusations de Canal Plus, du 16/05/07).
De leur côté, La Fédération française de tennis et la Ligue professionnelle
de football se sont retournées contre YouTube et Google (cf. L'Europe
du sport à l'assaut de Youtube), et non contre Dailymotion, sur lequel
on trouve aisément des images de retransmissions sportives télévisées.
Les ayants droit attendent-ils le rachat de la société par un groupe suffisamment
solide financièrement pour demander de copieux dommages et intérêts ?