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Alain Suguenot

UMP Côte-d'Or
© Assemblée nationale
 

Son nom ne vous dit peut être pas grand-chose, mais Alain Suguenot a bien failli être à l'origine de la licence légale en France. Ce député UMP de Côte d'Or avait ainsi pris la tête d'un groupe de 21 députés de l'UMP pour faire front au projet de loi Dadvsi proposé par l'ex ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres. Au point de lui donner quelques sueurs froides.

 

Le 21 décembre, quelques jours avant Noël, les bancs de l'Assemblé nationale sont éclaircis au moment de discuter d'un amendement visant à légaliser le peer-to-peer en France. Seulement une soixantaine de députés sont présents pour voter pour ou contre le texte soumis par Alain Suguenot. Il propose de rétribuer artistes et maisons de disque par le biais d'une licence légale, un forfait de quelques euros compris dans la facture Internet des abonnés. En échange de quoi chacun pourrait télécharger gratuitement autant de musique qu'il le souhaite. Le vote est un camouflet pour le ministre, puisque l'amendement est adopté à 30 voix (dont 21 de l'UMP) contre 28. Ce soir là, la licence légale fut presque autorisée en France.

 

Finalement, Renaud Donnedieu de Vabres aura le dernier mot, en demandant une seconde lecture des amendements, malgré une procédure d'urgence qu'il avait lui-même souhaitée. Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer (aujourd'hui président de l'Assemblée nationale), rua dans les brancards déclarant que l'Assemblée n'était pas une "simple chambre d'enregistrement d'un texte gouvernemental", et demandant que le vote de l'Assemblée soit respecté. Finalement, l'amendement fut supprimé en seconde lecture.

 

Alain Suguenot votera contre le projet de loi dans son ensemble qu'il juge contraire à l'esprit qui la motivait. "Au total, a conclu le député, ce texte rompt tout équilibre entre droit d'auteur et droits du consommateur, entre industriels des mesures techniques de protection et industrie du logiciel libre. Le texte [...] aura finalement abouti à l'inverse de ce qu'il était supposé défendre : le droit d'auteur, au profit des plus gros producteurs".


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