Daniel Jouvenet : "Les capital-risqueurs subissent des conditions réglementaires plus difficiles"

Le salon Start West réunira jeunes pousses et investisseurs le 23 mars à Rennes. Son responsable Daniel Jouvenet fait le point sur cette manifestation et sur le secteur.

Start West organise cette année sa 11ème édition. Comment convaincre la communauté des investisseurs de venir à Rennes le 23 mars ?

Start West a fait ses preuves. Sur les dix premières années, nous estimons que plus de 200 millions d'euros ont été levés par une soixantaine de start-up qui ont présenté leurs projets chez nous. Pour moitié, cette somme vient de deuxièmes et troisièmes tours, ainsi que d'une IPO. Start West est une manifestation nationale qui a lieu en région. Nous acceptons des start-up de partout en France, même si nous cultivons un "gisement" dans le Grand Ouest. Cette année, il y aura au-moins 20 % de projets venant d'autres régions.

Que vont trouver cette année les investisseurs à Start West ?

Au niveau des secteurs des sociétés présentes, il semble que l'on revienne à une certaine diversification. Dans les TIC, il y aura notamment du cloud, des réseaux et des éditeurs de logiciel. On retrouve par ailleurs aussi du biotech et du cleantech. Du côté des montants demandés, nous observons un resserrement. Il y a quelques années, la fourchette allait de 200 000 à 3 millions d'euros. Cette année, elle se limite entre 300 000 et 1 million d'euros. Pourquoi? Peut-être que les porteurs de projet s'autolimitent pour avoir plus de chance de lever des fonds. Enfin, les investisseurs trouveront comme chaque année des start-up de qualité. Car il y a deux processus de sélection. Le premier, en amont, vient de notre "approvisionnement". Ce sont nos partenaires incubateurs, pôles de compétitivité, technopoles, Oseo qui nous signalent des sociétés. Nous sélectionnons ensuite les meilleures.

Avec les changements réglementaires récents, comment se porte le secteur du capital-investissement ?

Le grand sujet est ce qui a été appelé "rabotage fiscal". La loi de finances 2011 a diminué de 75 à 50 % le taux de réduction de l'ISF pour ceux qui investissent dans les PME. Ce taux est désormais le même que pour l'impôt sur le revenu via les investissements dans les FIP (fonds d'investissement de proximité) et les FCPI (fonds commun de placement dans l'innovation). Je pense finalement que cela n'est pas une mauvaise chose.
Les capital-risqueurs subissent des conditions réglementaires plus difficiles. Il faut donc s'attendre à ce qu'ils soient plus prudents. Mais si les porteurs de projet recherchent des financements en capital-risque, leurs principaux partenaires financiers sont d'abord Oseo, les business angels et les banques.

Daniel Jouvenet est depuis 1990 délégué général de Nantes Atlantique Place Financière (NAPF), un regroupement d'acteurs financiers de l'Ouest créé par la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes.