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20/02/2008

Vivendi vise la rentabilité en moins d'un an pour Zaoza

Le groupe a annoncé le lancement de la version bêta de sa plate-forme légale de téléchargements illimités et de partage de contenus pour mobiles. Objectif : recruter 500.000 utilisateurs d'ici à la fin de l'année.
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Avec Zaoza, Vivendi met un pied dans le marché des contenus pour mobiles. Annoncé en novembre 2007 avec une campagne de buzz, Zaoza (dont une des significations possibles en chinois est "brouhaha") ouvrira officiellement en version bêta le 20 février, avant un lancement public prévu en mars. Fonctionnant sur le principe de l'abonnement, cette plate-forme de téléchargement et de partage de contenus aux accents communautaires proposera une offre légale et illimitée à destination des 15-35 ans.

 

Développée par Vivendi Mobile Entertainment (VME), une filiale créée en 2007, Zaoza veut s'attaquer à un marché "promis à un grand avenir, mais encore mal servi", estime le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy. Le groupe souhaite ainsi se tailler la part du lion de ce marché en y installant "une marque de référence et de confiance", face à une myriade de services surtaxés aux contenus limités.

 

Vivendi mise sur ce marché alors que le lancement par les opérateurs d'offres data grand public abordables devrait annoncer le réel décollage de la consommation de contenus, encore modeste (voir tableau ci-dessous). "Nous avons déjà rencontré l'ensemble des opérateurs mobiles qui ont accueilli positivement ce projet. Il devrait permettre de générer des usages data et donc de développer leurs offres", ajoute Cédric Ponsot. Il précise d'ailleurs que des "rapprochements" avec des opérateurs devraient être annoncés d'ici quelques semaines, "pas nécessairement avec SFR", filiale de Vivendi, précise-t-il.

 

En échange d'un abonnement mensuel de trois euros, les utilisateurs de Zaoza pourront télécharger autant de contenus (jeux, musique, vidéos, images, sonneries) qu'ils le souhaitent. Ces contenus pourront ensuite être partagés entre les abonnés du service, dans les limites imposées par les ayants-droit. Téléchargements et échanges de données pourront se faire indifféremment via un mobile ou un ordinateur. Une fois acquis, les contenus seront conservés dans le profil de l'utilisateur.

 

 
LA CONSOMATION DE CONTENUS MOBILES EN DECEMBRE 2007
 
  Part des possesseurs de mobile ayant... France Europe Etats-Unis  
  ... regardé des vidéos 5,1 % 5,3 % 4,5 %  
  ... écouté de la musique 13,7 % 16,1 % 6,2 %  
  ... téléchargé au moins un jeu 1,3 % n.c. 3,4 %  
  ... joué à un jeu téléchargé 4,0 % 8,5 % 9,0 %  
  ... envoyé ou reçu des photos/vidéos 25,2 % 28,2 % 21,4 %  
  ... acheté des sonneries 4,3 % 4,2 % 9.7,%  
 
Source : M:Metrics / 2008
 

 

Pour la musique, un accord de distribution a déjà été signé avec la major du groupe, Universal Music. Mais pas seulement : Zaoza dispose également d'un partenariat avec EMI et Sony BMG. VME assure être en train de finaliser un accord similaire avec Warner Music. Pour l'ensemble des autres contenus, VME n'a pas souhaité se limiter aux acteurs que possède le groupe. "Ce service ne peut marcher que si l'ensemble des professionnels sont présents sur la plate-forme", note un collaborateur de la filiale.

 

Grâce à une campagne de buzz lancée fin 2007 et orchestrée par l'agence Buzzman, VME affirme avoir recruté plus de 110.000 membres. Ces premiers inscrits deviendront dès le lancement de la version bêta les "ambassadeurs" du service, chargés de recruter leurs amis. "80 % d'entre eux affirment être prêts à payer trois euros pour profiter de Zaoza", assure Cédric Ponsot, directeur général de VME. "Cela représente près de 100.000 cercles d'amis potentiels dès le lancement." De quoi atteindre l'objectif fixé de 500.000 utilisateurs d'ici la fin de l'année.

 

Afin d'inciter les utilisateurs du service à revenir régulièrement, les contenus proposés sur Zaoza fonctionneront sur un principe de stocks, à disponibilité limitée. De quoi également favoriser le partage entre internautes tout en contentant les ayants-droit. Ces derniers conserveront notamment la gestion des DRM incorporés dans leurs contenus et pourront gérer les droits de partage qui, dans un premier temps, seront fixés à cinq partages par utilisateur. Dans un premier temps, VME assure que "plusieurs centaines" de contenus différents seront présents en permanence sur Zaoza. Lorsque le rythme de croisière du service aura été atteint, le catalogue sera porté à "plusieurs milliers" de références permanentes.

 

 
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Le modèle économique de Zaoza reposera entièrement sur les abonnements perçus. La filiale de Vivendi a négocié au cas par cas le partage des revenus tirés de ces souscriptions avec les propriétaires des catalogues proposés. Aucune ouverture à la publicité n'est envisagée pour l'instant. "Je ne crois pas aux modèles mixtes", confie Cédric Ponsot. Avec un investissement jugé "raisonnable" de plus d'une dizaine de millions d'euros, le directeur général de VME assure que la rentabilité du service "est une question de mois, pas d'années. Notre modèle doit permettre ensuite d'autofinancer notre déploiement sur d'autres marchés européens". Un lancement de la plate-forme est déjà prévu en Allemagne lorsque la version française aura fait ses preuves.

 


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