ACTU
 
05/02/2008

Packet Vision croit aux spots de pub ciblés sur l'IPTV

La société britannique se lance en France sur un nouveau créneau : la publicité ciblée sur les chaînes de TV diffusées via Internet. Elle doit d'abord convaincre opérateurs, chaînes et annonceurs.
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Allier la puissance d'exposition de la télévision au ciblage que permet Internet. C'est un rêve d'annonceurs qu'ambitionne de réaliser Packet Vision, une société britannique dont la technologie permet d'envoyer des spots publicitaires ciblés aux abonnés des services de télévision par Internet. Elle vise désormais le marché français.

 

Fondée en 2004, Packet Vision se voulait à l'origine simple fabriquant d'une box capable de diffuser ces spots sur un réseau IP. Le modèle a finalement évolué vers un service complet aux chaînes de TV, en ajoutant au matériel et logiciels des outils de ciblage et de datamining. La société n'a pas encore de revenus, mais a reçu l'équivalent de 8 millions d'euros en investissements successifs, notamment de Mangrove Capital (un des premiers fonds soutenants Skype) en amorçage. Elle a réalisé un premier test en octobre avec un réseau de télévision ADSL diffusant ses programmes dans des universités britanniques, et prévoit un nouveau test en avril avec des chaînes diffusées en Espagne par Telefonica.

 

Même si la société est britannique, le Royaume-Uni n'est pas un marché important pour elle. "L'Espagne, la France, l'Italie et Hong-Kong sont les pays où l'IPTV est le plus développé. La France est même leader mondial dans ce domaine avec 2,5 millions de foyers concernés", explique le PDG Charlie Horrell, un ancien de Thomson et de News Corp. Viennent ensuite la Belgique et la Suède, où le marché se développe rapidement, puis les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, le succès des chaînes du satellite et de la TNT, ainsi que la faiblesse de l'offre IPTV de British Telecom en termes de bande passante, expliquent le moindre dynamisme du marché.

 

Le principe du service est de cibler la diffusion des spots selon le profil du téléspectateur. La société doit pour cela s'accorder avec les fournisseurs d'accès, afin d'accéder à leurs bases de données et de savoir éventuellement ce que regardent les abonnés en plaçant son matériel dans les DSLAM. Elle compte aller plus loin en achetant des bases de données tierces - d'Experian notamment - pour compléter son ciblage. "Nous pouvons ainsi cibler selon le profil et selon le lieu d'habitation, par quartier ou par village", assure Charlie Horrell.

 

Le modèle économique se base sur un partage des revenus publicitaires entre Packet Vision, les chaînes et les FAI. Pour s'imposer, la société doit donc convaincre beaucoup d'acteurs. "Il faut faire beaucoup d'allers-retours bien sûr, mais nous expliquons que notre service ajoute de la valeur à chaque partie", explique le PDG, qui rappelle que les FAI ne touchent actuellement rien sur la publicité TV.

 

Côté annonceurs, elle vise pour l'instant les grands-comptes qui achètent déjà des spots. Mais à terme, elle espère que le ciblage local séduira les commerces locaux. Ils pourraient alors fabriquer leurs propres spots à travers les services d'agences qui proposent des publicités "pré-fabriquées" (comme SpotRunner).

 

En plus de ces acteurs, Packet Vision doit convaincre la Cnil sur le respect de la vie privée des abonnés. La société discuterait déjà avec elle, en mettant en avant le fait qu'elle agrège les profils et ne s'intéresse pas aux détails individuels. En attendant ses premiers clients, elle pourrait faire en septembre un test avec Orange.

 


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