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07/07/2007
Les parents jugent sévèrement les services de contrôle parental
C'est un jugement sévère que dressent les parents de la qualité de service
des logiciels de contrôle parental. Seulement un parent sur quatre se déclare
satisfait des solutions développées pour protéger ses enfants des dangers du Web,
selon une enquête du Collectif interassociatif enfance et média (Ciem). 72% des
parents préfèrent laisser leurs enfants accéder seuls à Internet.
Depuis 2005, chaque fournisseur d'accès doit fournir sans surcoût un
outil de contrôle parental à chacun de ses abonnés. Censés compléter utilement
la présence physique du parent en réduisant les risques d'une confrontation avec
des contenus choquants pour l'enfant, ces alliés informatiques se révèlent trop
souvent des fardeaux, à en croire les intéressés.
L'enquête ne précise pas si ces déçus du contrôle parental ont désinstallé
leur nounou du Web. Néanmoins, il est fort probable qu'une large majorité d'entre
eux ait décidé de se passer des services de ce type d'application, selon Sophie
Jehel, chercheur au Centre d'analyse et de recherche interdisciplinaire sur les
médias (Carism) de l'Université Panthéon-Assas (Paris II) et auteur de l'étude
du Ciem. "On peut penser que si ces applications étaient plus performantes, les
parents seraient plus nombreux à les utiliser", estime-t-elle."Les parents ont
un discours construit sur ce type de logiciels, et même ceux qui en sont satisfaits
restent critiques."
Premier grief : ces logiciels causeraient des ralentissements dans la navigation
sur Internet et le fonctionnement de l'ordinateur. La qualité du filtrage des
sites est également mise en cause. Certains déplorent son insuffisance, notamment
pour les forums, les messageries instantanées et les webmails. D'autres reprochent
au contraire des demandes de confirmation parentale à répétition, poussant les
parents à désactiver la surveillance.
L'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA) partage
le constat dressé par cette enquête. Mais elle insiste surtout sur la nécessité
de responsabiliser les familles. "On ne peut pas tout attendre d'un logiciel,
aussi bon soit-il", rappelle Dahlia Kownator, sa déléguée générale, qui souligne
que les deux tiers des parents ayant installé un tel programme en sont satisfaits.
Même si les résultats de cette enquête inquiètent le Ciem, le collectif préfère
ne pas crier haro sur les FAI. "Ces logiciels restent de bons premiers outils
pour encadrer les enfants", nuance son vice-président, Christian Gautellier. "Néanmoins,
il est évident qu'ils ne sont pas assez performants et pratiques d'utilisation.
Il faut que les fournisseurs d'accès en prennent conscience." Le Ciem souhaite
donc profiter de cette étude pour organiser une réflexion commune avec les FAI.
Et si pour l'instant aucun rendez-vous n'a été fixé, on assure des deux côtés
vouloir organiser une rencontre au plus vite.
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