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Le Petit Robert 2008. Photo © Credit |
"Le Petit Robert est destiné aux passionnés
de la langue française" |
Dotés tous les deux d'une forte notoriété, le Larousse et le Robert
n'en restent pas moins des dictionnaires bien distincts.
Le premier entre dans la catégorie des dictionnaires encyclopédiques.
"En plus du sens du mot, le Petit Larousse donne une description des choses, des
développements encyclopédiques et des illustrations, explique Yves Garnier, directeur
du département Petit Larousse. Le dictionnaire encyclopédique explique le monde
réel."
Le Robert, lui, se range dans le groupe des dictionnaires de langue.
Pas d'image, pas de développement. "Le dictionnaire de langue fournit le sens
des mots, décrit Marianne Durand, la directrice déléguée aux Dictionnaires Le
Robert, mais aussi leur histoire, les expressions dans lesquelles ils apparaissent
et leur réseau analogique, c'est-à-dire la galaxie de mots qui tournent autour
de lui." Cette dernière spécificité était la véritable révolution initiée par
Paul Robert, lorsqu'il a sortit la première édition de son dictionnaire
en 1967. "Ca ressemble à un lien hypertexte avant l'heure et sur papier" s'amuse
Marianne Durand.
Deux usages différents
Du fait de leurs spécificités, ces deux dictionnaires ne s'adressent pas exactement au même public. Le Larousse dispose d'une clientèle plus familiale, "la mère de famille qui achète un dictionnaire pour la scolarité de ses enfants" explique Yves Grenier. D'ailleurs, Larousse tire parfois des éditions spéciales commandées par les conseils généraux pour les collégiens. Autre débouché : les amateurs de jeux de lettres. Ce sont bien souvent des seniors qui préfèreront la version grand format.
Parfois qualifié d'"élitiste", le Petit Robert est souvent considéré comme
le dictionnaire des auteurs. "S'il n'y avait que les écrivains qui l'achetaient,
le Petit Robert n'aurait jamais connu un tel succès" constate Marianne Durand.
Elle préfère parler des "amoureux de la langue française". Preuve de la passion
de ces "robertophiles", le succès récent du Dictionnaire culturel de la
langue française d'Alain Rey : 4 volumes, 13 kilos, 249 euros et 40.000
exemplaires vendus en moins de 6 mois. "Aucun éditeur anglo-saxons n'aurait pu
réaliser un tel score."
Concurrence sur les lieux de ventes
Les deux dictionnaires préférés des Français ne s'adressent peut être pas directement
au même public, mais ils se retrouvent sur les mêmes rayonnages : librairies,
grandes surfaces culturelles et même hypermarchés.
Pourtant, des spécificités existent. "En proportion, le Petit Robert se vend
plus en librairie qu'en grandes surfaces par rapport au Petit Larousse" explique
Marianne Durand. Il faut dire qu'à 59 euros, le Robert est deux fois plus cher
que son concurrent. Son achat est donc moins facilement l'objet d'un coup
de tête pendant les courses.