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Le MP3, scooter à trois roues de Piaggio. Photo © Piaggio
 

A lui seul, le MP3, scooter à trois roues sorti en 2006 par Piaggio, illustre la principale différence entre les deux constructeurs, celle qui sépare un fabricant entièrement dédié au scooter et un autre, généraliste, qui produit essentiellement des motos.

Quand pour Piaggio, "le MP3 a été conçu pour rassurer et conquérir une clientèle", selon Jean-Philippe Dauviau, directeur marketing de la marque en France, il n'est pour Yamaha qu'une "innovation à laquelle nous restons attentifs mais qui nous rend prudent", explique Alexandre Kowalski, son alter ego chez le constructeur nippon.

Pour le représentant de la marque japonaise, "le 3 roues nécessite des coûts industriels très importants. Il est issu d'une marque qui va faire un focus dessus car c'est son activité principale. La stratégie d'un généraliste est très différente".

Chez Piaggio, l'innovation pour conserver le leadership

Concrètement, Piaggio, pour assurer sa position de leader (18,8% de part de marché toutes cylindrées confondues) propose une offre conséquente de scooters dans toutes les catégories : du 50 cm3, marché sur lequel il possède 14% de parts de marché, au maxi scooter (supérieur à 125 cm3), où il est dominé par Yamaha. Pour cela, le groupe italien compte aussi sur ses différentes marques de scooters : Piaggio a la renommée, Vespa "est plus émotionnel", Gilera "est plus sportif".

Au contraire, le constructeur japonais préfère se concentrer sur son offre de grosses cylindrées. Sur les maxi scooters, il récolte ainsi 38% de part de marché. Un choix qui s'explique aussi par le savoir-faire de Yamaha dans la moto : "un certain nombre de technologies peuvent s'appliquer au scooter, détaille Alexandre Kowalski. Le moteur central, le châssis de l'Xmax viennent de la moto, ce qui offre une stabilité, un freinage et des performances proches de ceux de la moto".

Cette différence de stratégie s'illustre également par le nombre de nouveautés sorties chaque année. Quand Yamaha se contente souvent de cinq nouveautés, Piaggio dépasse allégrement les 10. Pour le constructeur italien, le premier facteur pour conserver le leadership est ainsi "l'innovation avec un renouvellement le plus fréquent possible de la gamme". Pour concurrencer Piaggio, Yamaha préfère une autre philosophie : "Yamaha s'est toujours efforcé de sortir le bon produit au bon moment et au bon prix", explique Alexandre Kowalski.


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