Piaggio comme Yamaha sont dirigés en France par des directeurs marketing. Ce n'est pas un hasard : cornaquées par leurs maisons mères, les deux filiales ne disposent que d'une faible marge de manœuvre, qu'ils exercent sur la communication et la distribution de leurs produits sur le territoire national.


Côté communication, les stratégies sont identiques et représentent pour les deux sociétés le principal poste de dépense : 60% exactement chez Yamaha. Cinq supports sont utilisés : la presse spécialisée, la presse généraliste, la radio, l'affichage et l'Internet. Chez Yamaha, 60% du budget publicitaire passe dans la presse spécialisée. Piaggio refuse d'être aussi précis mais Jean-Philippe Dauviau concède que "la presse spécialisée est incontournable car consultée par les clients dans la phase finale d'achat".

Les deux constructeurs ont également décidé de mettre l'accent sur l'Internet. Pour deux raisons : "une étude nous a montré que le web était un média privilégié par nos clients et Internet permet de plus de cibler des sites spécialisés", justifie Jean-Philippe Dauviau.

Chez Yamaha, 5% du budget publicitaire est consacré à la toile et la marque a particulièrement soigné son site : "il est mis à jour quotidiennement avec l'actualité sportive, l'arrivée de nos nouveautés et les offres promotionnelles. Nous avons 320.000 visites par mois. Et en 2002, nous avons également lancé un site Internet d'occasions avec les occasions toutes marques de notre réseau. L'an dernier, 40.000 petites annonces étaient en ligne", se félicite Alexandre Kowalski. Au contraire, Jean-Philippe Dauviau émet quelques regrets : "simplement de ne pas avoir toujours la réactivité que nous souhaiterions, puisque la gestion du site est centralisée en Italie, par volonté d'homogénéiser les différents portails du groupe".

Concession : Yamaha privilégie l'exclusif, pas Piaggio

Pour ce qui est de la distribution, les réseaux de vente des deux marques sont similaires, avec 340 concessions pour Piaggio et 300 pour Yamaha, mais présentent quelques différences. Si les deux réseaux couvrent l'ensemble du territoire, 90% des points de vente Yamaha sont exclusifs, contre seulement 30% en juin 2006 pour Piaggio. Une différence qui s'explique une fois de plus par le caractère généraliste de Yamaha, selon Alexandre Kowalski : "notre stratégie a toujours été de privilégier l'exclusif pour valoriser la marque", détaille-t-il.Depuis un an, Yamaha pousse sa logique encore plus loin, en ouvrant des "scooters stores", des concession entièrement dédiées aux scooters Yamaha. La marque en compte désormais une dizaine.

Pour les services proposés, les deux constructeurs sont tributaires des desideratas des concessionnaires, mais la stratégie d'exclusivité de Yamaha lui permet d'insister sur ce point et de proposer "une politique de formation pointue, avec régulièrement des stages de formation de 2-3 jours pour l'accueil et le marketing mais aussi pour la technique", selon Alexandre Kowalski.

De son côté, Piaggio offre des solutions de financement en partenariat avec Cofinoga ainsi qu'une assurance véhicule mais qui "reste anecdotique, surtout en 50 cm3 où l'accidentologie et les vols sont élevés. Les clients trouvent souvent meilleurs tarifs chez leur assureur", explique Jean-Philippe Dauviau.


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