Les huissiers veulent leur part du gâteau

"Les huissiers veulent se développer sur le marché". Le ton employé par cette professionnelle du secteur laisse peu de doute sur les sentiments qu'elle éprouve : une concurrence émerge sur le pré-carré des sociétés de recouvrement amiable et elle ne le voit pas d'un bon œil.

Comme le rappelle Sandrine Jacquier, de la Chambre nationale des huissiers de justice, "l'huissier de justice intervient naturellement dans le processus de recouvrement, puisque c'est à lui de mettre à exécution un éventuel jugement." Mais ce jugement intervient dans la seconde phase du recouvrement, la phase judiciaire, et non la première, la phase amiable, pendant laquelle les sociétés de recouvrement réalisent l'essentiel de leurs bénéfices.

Sandrine Jacquier l'admet : "le recouvrement amiable est un créneau qui peut se développer. Peut-être qu'il nous a échappé un temps et cela s'explique notamment par un déficit d'image. Nous avons compris que nous devions proposer une meilleure communication".

Le recouvrement amiable est d'autant plus important pour les huissiers qu'il est potentiellement générateur d'actes judiciaires. Hors, pour chaque acte, l'huissier est rémunéré "en plus des honoraires sur le recouvrement à la charge du créancier".