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2008 devrait être une année
charnière dans le petit monde des motos-taxis.
Photo © All by bike
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2007 aura été l'année du boom des motos-taxis : +70% de chiffre d'affaires
pour City Bird (1 million d'euros), le leader du marché, +100% pour All
by Bike, le plus gros prestataire sur les motos de luxe, et de premiers bénéfices
pour Skoot (15.000 euros pour 400.000 euros de chiffre d'affaires). Tous les opérateurs
affichent d'aussi belles croissances, même les plus modestes comme ParisMotos
et ses cinq Goldwing (280.000 euros de chiffre d'affaires, deux fois plus qu'en
2006) ou Tacsi, le taxi-moto préféré de Jean-Luc Delarue
(336.000 euros).
Le marché semble encore prometteur. Les investisseurs apprécient
le dynamisme de ces entreprises et croient en leur avenir.
City Bird a levé 1,7 millions d'euros en deux ans auprès
de quatre fonds d'investissements. Skoot n'est pas en
reste. Xavier Fonte, son patron, a lui levé 300.000 euros
cette année pour augmenter la taille de sa flotte.
C'est que tous anticipent de gros changements en 2008. "C'est une année charnière
pour la profession, et il y a de grandes chances pour que deux ou trois opérateurs
sortent du lot en achetant 20 à 25 motos d'un coup", confie Eddy Lacour
qui ne nie pas être étranger à ces grandes manuvres. Même son de cloche du côté
de City Bird pour qui la course à la taille semble inéluctable. "Je compte
doubler ma flotte d'ici la fin de l'année", lâche Cyril Masson, le jeune patron
de City Bird. Ce dernier estime le marché parisien à 500 véhicules. Autant dire
qu'il reste des places à prendre.
La réglementation en question
Ombre au tableau, la folie qui s'empare des motos-taxis se fait hors de tout
cadre réglementaire. Les pouvoir publics commencent seulement à prendre
la mesure du phénomène. Les motos-taxis ne sont pas autorisées à prendre des clients
dans la rue, ni à emprunter les couloirs de bus. Ce qui ne semble pas déranger
outre mesure les opérateurs du secteur. "Nous prenons surtout des réservations",
indique Karim Hebili, le gérant de Tacsi. Non ce qui inquiète le plus, ce sont
les questions d'assurance, de sécurité des véhicules et d'hygiène (des
casques notamment). "Les pouvoirs publics nous ont sollicités comme interlocuteur
s'il devait y avoir une réglementation sur ce métier", rassure Jean-Luc Bourdil,
le président de la SNTL (Syndicat national des transports légers) qui coiffe la
profession des coursiers notamment. En 2008, la profession pourrait être réglementée
en même temps que la réforme des taxis, envisagée par Nicolas Sarkozy
pendant la campagne présidentielle.