1. La taille de l'entreprise
"C'est la toute première chose à regarder", affirme
Jean-François Regnard. Elle donne une première indication sur l'entreprise
à laquelle on a affaire, un mastodonte ou une PME, et donc sur les moyens
qu'elle est susceptible d'avoir à disposition. "Pour cela on regarde
le total du bilan et le chiffre d'affaires indiqué sur le compte de résultat."
2. Le total des immobilisations
"Lorsqu'une entreprise dispose de 100 mais a 80 d'immobilisés,
il ne reste que 20 à utiliser. Cela montre le pourcentage de fonds investis
et bloqués, c'est aussi un bon indicateur du risque
qu'a accepté de prendre l'entreprise." Attention toutefois, le niveau
des immobilisations est très largement dépendant du secteur d'activité
: très faible dans la distribution et les services, il atteint des niveaux
très importants dans l'industrie.
3. Le total des dettes
"Si on ne doit pas un sou, on est tranquille",
admet Jean-François Regnard. A l'inverse si, sur
100 de ressources au bilan, 90 provient de dettes,
le risque financier est élevé. Là aussi,
tout est question de proportion car si une entreprise trop
fortement endettée risque d'engloutir tous ses bénéfices
dans le remboursement de ses créanciers, un autofinancement
complet n'est généralement pas la stratégie
la plus rentable. En effet, un endettement raisonnable permet,
en jouant sur l'effet de levier, d'améliorer la rentabilité
des fonds
propres. Jean-François Regnard distingue en outre
deux types de dettes : "il y a d'une part les dettes
financières, contractées par des acteurs qui
ont choisi de prêter à l'entreprise parce qu'ils
estimaient pouvoir lui faire confiance, et d'autre part
les dettes d'exploitation. Ces dernières sont automatiques."
Elles résultent de délais de paiement accordés
par les fournisseurs, des dettes d'impôt auprès
de l'Etat... Si elles ne posent pas de problème en
période de croissance car elles se renouvellent spontanément,
elles peuvent devenir dangereuses en cas de baisse de l'activité.
4. Les fonds propres
Ils comprennent le capital
social, c'est-à-dire le montant apporté
par les actionnaires, le résultat net de l'exercice
et les réserves accumulées. "Ce poste
très intéressant montre la capacité
bénéficiaire passée de l'entreprise",
explique Jean-François Regnard. A savoir aussi qu'une
société qui a de fortes réserves distribue
certainement peu son bénéfice à ses
actionnaires. Cela peut résulter d'une stratégie
de long terme (à prendre en compte si l'on souhaite
entrer au capital) ou bien conjoncturelle en vue d'un investissement
conséquent.
5. Le résultat d'exploitation
"A la différence du résultat net, faussé par des
éléments exceptionnels et des activités
dépendant de la politique financière de l'entreprise,
le résultat
d'exploitation montre la capacité de l'entreprise
à gagner de l'argent en faisant son métier",
explique Jean-François Regnard. Celui qu'on surnomme
le Rex apporte donc une information précieuse sur
la qualité des process internes de l'entreprise.
L'auteur nous livre l'exemple d'Alcatel en 1998 qui annonçait
le plus gros résultat net jamais déclaré
mais qui a pourtant vu le cours de ses actions chuter de
30 puis de 40 % le lendemain de son annonce car son Rex
était mauvais.
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Calcul |
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- Le Rex se calcule en retranchant du chiffre d'affaires toutes les charges
nettes afférentes à l'exploitation (principalement les consommations externes,
frais de personnel et dotations aux amortissements et provisions).
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6. Les dotations aux amortissements
Ces montants, que l'on trouve dans le compte de résultat, sont des dépenses
non décaissées. Pour obtenir une évaluation plus précise
de la fluidité financière de l'entreprise, Jean-François
Regnard conseille de les rajouter au résultat net pour obtenir le cash
flow disponible dans l'entreprise, à savoir "l'argent qui est dans
les caisses", dixit notre expert.
7. Le tableau de flux de trésorerie
Trop souvent délaissé, le tableau de flux est pourtant un indicateur
fondamental. On y trouve d'abord les flux d'exploitation. Leur solde représente
le montant que l'entreprise a engrangé suite à l'exploitation de
ses actifs. Dans une entreprise en bonne santé, il doit être positif.
On peut ensuite y ajouter les flux d'investissement. Un résultat positif
signifie que les investissements ont été lucratifs. En troisième
lieu, le solde des flux financiers représentent les remboursements auprès
des créanciers. Cas particulier, les jeunes entreprises ont généralement
des flux inversés (avec un fort investissement et des flux financiers entrants
importants). Mais "attention, précise Jean-Fançois Regnard,
les enfants doivent finir par s'émanciper..."