Parmi les instruments d'analyse à portée de
main, on trouve la
valeur ajoutée de l'entreprise, son fonds
de roulement et son besoin en fonds de roulement. Des
notions souvent évoquées mais parfois un peu
floues.
La valeur ajoutée (VA)
Bien plus significative que le chiffre
d'affaires, elle représente le vrai outil de
classement des entreprises, en montrant la création
de richesse résultant de l'exploitation des actifs
de l'entreprise. Pour cela on ôte du CA les consommations
externes qui ont été utilisées pour
la production (les achats de matières
premières, les dépenses d'électricité,
les loyers
versés... mais pas les salaires).
Le taux de valeur ajoutée mesure la performance de l'outil de production.
Si sa moyenne est de 30 % pour les entreprises du Cac 40, il diffère
largement selon les secteurs d'activité : 50 % dans l'industrie du
luxe, 40 % pour la pharmacie ou 10 % dans le commerce car les consommations
externes représentent alors la majeure partie des charges. Un autre élément
peut expliquer une différence entre deux sociétés ayant la
même activité : le degré d'intégration. En effet, une
entreprise qui réalise en interne l'ensemble de la chaîne de production
aura une valeur ajoutée plus importante que celle qui sous-traite certaines
étapes, à chiffre d'affaires égal. Ce n'est pas pour autant
qu'elle sera plus rentable. C'est ainsi que Pepsi peut se targuer d'un taux de
valeur ajoutée de 50 % lorsque celui de Coca-Cola n'atteint que 35 %
(pour cause d'externalisation de l'embouteillage).
Le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de roulement
(BFR)
Des grandes masses du bilan on peut déduire le fonds
de roulement à disposition de l'entreprise. Pour
cela, on calcule le solde entre les ressources et les emplois
de haut de bilan, celles exigibles ou liquidables à
plus de un an et que l'on dit stables (fonds propres + dettes
à long terme - immobilisations). Plus ce dernier
est élevé, plus l'entreprise paraît
avoir de la marge de manuvre pour financer son actif
circulant ou rembourser ses dettes à court terme.
Elle est donc financièrement équilibrée.
Certaines entreprises peuvent toutefois se trouver en situation
de fonds de roulement négatif du fait même
de leur activité, comme la grande distribution. La
situation n'est pourtant pas préoccupante car ses
fournisseurs ne risquent pas d'exiger le paiement de leur
créance avant terme.
C'est pourquoi, au lieu de rechercher un fonds de roulement positif, on se
contente de vérifier qu'il couvre le besoin en fonds de roulement...
Ce dernier naît du décalage entre les sorties et rentrées dargent. Ainsi,
outre les stocks, il comptabilise essentiellement les délais de paiement
accordés aux clients diminués des dettes dues aux fournisseurs. Si le fonds
de roulement fait plus que couvrir le besoin, il y a création de trésorerie.
Dans le cas contraire, une nouvelle source de financement doit être trouvée.
Pour reprendre le contre-exemple précédant
de la distribution, ces sociétés ont généralement
un BFR
négatif (du fait de créances clients nulles
mais de dettes fournisseurs élevées). L'équilibre
est donc respecté.