Profiter des appels d'offre publics

 

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Alain Bonnet
 
Alain Bonnet, gérant de Prodiris
 

Basée en Midi-Pyrénées, Prodiris est une agence de communication et de création multimédia qui compte parmi ses clients des PME, des grands groupes privés multinationaux, mais également des communes, offices de tourisme ou communautés d'agglomération. Alain Bonnet, son gérant, a pu percevoir sur le terrain les avantages et les inconvénients de la récente réforme du code des marchés publics.

 

Vous travaillez à la fois pour des clients privés et publics. Considérez-vous ces derniers comme des clients particuliers ?

Nous procédons de la même manière pour les approcher et leur présenter nos propositions. Il n'y a pas de différence non plus en ce qui concerne le contenu de notre offre et de nos prestations. Les acheteurs publics sont des clients comme les autres.

En ce qui concerne les prix, en revanche, nous tenons compte des délais de paiement un petit peu plus long pour les acheteurs publics. Surtout, nous savons par expérience que les décisions sont plus longues à prendre chez ces clients et que les projets avancent donc moins vite. Nous calculons donc des marges un peu plus confortables pour nous prémunir.

 

Le suivi de l'exécution des contrats vous apparaît donc nettement plus laborieux avec les acteurs publics ?

C'est évidemment très différent de la relation commerciale que nous pouvons avoir lorsque nos clients sont des PME ou des TPE, avec qui le contact est direct et où les choses se passent très rapidement. Dans les collectivités ou les administrations, l'interlocuteur principal n'est que rarement le décisionnaire, qui est le plus souvent un élu. La chaîne décisionnaire est donc parfois très longue, même une fois que le marché est signé. Sur certains projet, il arrive que nous ayons en face de nous, non pas un, mais une douzaine d'interlocuteurs dans le cadre de commissions de communication. Chacun veut y avoir son mot à dire et certains veulent parfois même tout reprendre à zéro. Mais je ne dirai pas que cela est propre au secteur public : il est tout à fait possible d'être confronté à ce type de situation dans le cadre de contrats de prestation avec de grands groupes privés.

 

Quels changements avez-vous observés avec les réformes du code des marchés publics ?

La publicité des marché est désormais systématique, y compris pour de petits budgets. Il y a donc beaucoup plus d'opportunités commerciales avec les acteurs publics auxquelles nous pouvons répondre, ce qui est positif.

Toutefois, l'obligation de publicité et de mise en concurrence poussent les acteurs publics à remettre les prestataires en compétition plus systématiquement ce qui nuit à l'établissement de partenariats durables entre eux et nous. La compétition sur les prix devient très prégnante d'autant que nos clients ne perçoivent pas toujours bien la valeur ajoutée de telle ou telle solution et que le rapport qualité-prix n'est pas toujours évident à démontrer.

Enfin, il arrive que certains donneurs d'ordre publics nous invitent à participer à une compétition dans le seul souci de respecter les procédures et d'avoir les trois candidats que la loi les oblige à solliciter. Ils nous font alors remplir de volumineux dossiers de candidature tout en sachant d'avance avec qui ils veulent travailler... C'est une perte de temps plutôt rageante.

 



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