Il y a mieux à faire du temps que de le "gérer'

Osons une autre gestion du temps, qui intègre une troisième dimension en plus de l'urgent et de l'important : l'énergie (ou le plaisir). Gagner beaucoup de temps en travaillant dans l'énergie, plutôt que de trop se contraindre...

Force est de constater que l’on se préoccupe surtout de la « gestion de son temps »… quand on a l’impression d’en manquer ! On a trop de choses à faire dans le temps dont on dispose, les journées ne sont jamais assez longues, le temps semble s’accélère …
Pourtant, soyons réaliste : au sens propre, le temps ne se gère pas !
Il est, indépendamment de ce que nous imaginons pouvoir en faire. La seule chose que nous pouvons gérer c’est notre attitude mentale, laquelle évolue en permanence au gré des expériences…
L’instant présent ne peut pas être géré, il ne peut être que vécu : nous n’avons pas besoin de plus d’une seconde pour vivre la seconde en cours ! Donc en fait, nous ne manquons jamais de temps. En revanche, quand nous sommes absents au présent, il nous semble toujours ne pas disposer de suffisamment de temps pour « être », et par voie de conséquence nous nous sentons débordés, stressés, fatigués ...
C’est uniquement quand nous cherchons à remplir l’instant présent avec des choses à faire, que la seconde, l’heure, l’année ou le siècle nous semblent toujours trop courts.
Nous souhaitons partager avec vous, une manière de s’y prendre avec le temps, que vous connaissez sûrement, mais peut-être sans le savoir :

Vous savez déjà qu’il faut assumer d’abord les priorités, planifier ou déléguer le reste, en délaissant l’inutile, etc... Cela est très bien, mais nous allons quand même vous proposer une manière complémentaire de gérer vos priorités. Il va s’agir de ne pas tout planifier mais de « faire dans l’énergie » et dans le plaisir, certaines choses au fur et à mesure qu’elles se présentent, maintenant ! Parfois, planifier le report de cette petite chose qui se présente tout de suite risque au final de coûter beaucoup plus de temps et de préoccupation que de la faire tout de suite, à chaud, dans l’énergie, avec l’inspiration et la motivation de l’actualité.
Cette manière de gérer est très stimulante, même si elle entre en contradiction avec tous les sacro saints principes de planification en fonction l’urgent et de l’important. A ce propos, notre propre pratique, confortée par l’expérience de nos clients, nous démontre tous les jours que ces deux dimensions classiques ne sont pas suffisantes pour bien arbitrer nos priorités. Si on ne fait les choses qu’à partir d’un classement selon l’urgent et l’important, il nous manquera très vite la dimension de plaisir consistant à faire parfois tout de suite ce qui n’est ni important ni urgent, mais très gratifiant.
Nous suggérons donc de rajouter une troisième dimension complémentaire :
celle de la dynamique (qu’on pourrait tout aussi bien intituler : plaisir, fantaisie, inspiration, élan, … !).
Par exemple, rédiger un compte-rendu juste après une réunion ou un entretien important, quitte à retarder ou à reporter ce que l’on avait prévu et qui était plus important et peut-être plus urgent, juste parce que « je le sens bien maintenant », que j’ai les idées claires et l’énergie qui va bien. Ne pas oser écouter cette invitation me fait prendre un double risque : celui de devoir dépenser une énergie bien plus importante quand je m’y remettrai (et donc un peu de ce temps si précieux), et celui de ne jamais retrouver l’inspiration qui était là, au moment opportun !

Bien entendu, il serait absurde d’en faire un principe absolu, au point de tout faire au fil de l’eau sans jamais rien planifier… C’est pourquoi nous proposons d’en faire un principe “relatif”, à faire coexister en soi avec les deux autres principes plus classiques ?
Si donc, il est pertinent de gérer de manière rationnelle nos fameuses “choses à faire”, il est également astucieux de s’autoriser à faire certaines choses “dans l’énergie”, au moment où elles nous sollicitent : accepter de nous laisser “dérouter” et surprendre par les invitations de l’instant Présent.
Et si cette nouvelle petite chose était une invitation, une proposition, un cadeau, ayant rapport sans qu’on le sache avec ce qu’on est justement en train de faire… Ne passerions-nous pas à côté d’une ressource, en délaissant cette sollicitation imprévue, au nom d’une planification arbitraire ? Et si se laisser ainsi dérouter par ce qui se présente hors des rails pré-tracés par notre mental était aussi une vraie priorité ? 
Au lieu de finir la journée, alourdi de tout ce que nous n’aurons pas eu le temps de faire, nous aurions ainsi plus de chance d’être satisfaits des enseignements reçus, au travers des opportunités auxquelles nous nous serions ainsi rendus disponibles...
Plutôt que de « tasser » des choses  à faire dans notre agenda, nous avons besoin au contraire d’y ménager de la place pour pouvoir faire face avec plaisir à l’imprévu et saisir les opportunités. Il s’agit encore là d’un retournement indispensable à notre équilibre intérieur et à notre très chère « performance »…
Au lieu de cela, nous sommes parfois tentés de faire toujours plus de choses, un peu comme si nous allions « exister plus » si nous parvenons à en « faire plus »... Et si au contraire, une autre voie possible et complémentaire pouvait consister à chercher à en « faire moins » ?
Pourquoi ne pas essayer parfois de remplacer la quantité par la qualité en substituant le mot « mieux » au mot « plus » ?
La nouvelle question serait alors : « Comment être mieux présent à ce que je suis, dans ce que je fais, maintenant ? ».
Il nous est arrivé parfois de rencontrer des clients qui se plaignaient d’être épuisés. Et puisque le plaisir est porteur d’énergie, nous proposons souvent de travailler sur la question : « Quel plaisir vous est accessible aujourd’hui ? Et maintenant, là tout de suite : qu’est-ce qui est ressourçant pour vous ? Et qu’est-ce qui pourrait l’être encore plus, sans rien changer à la situation présente ? Que pourriez-vous changer en vous-même, tout de suite, pour être encore mieux dans la situation présente ? »