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Grégory Pouy, Vanksen © G. Pouy
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Spécialiste du marketing et plus particulièrement du buzz
marketing, Grégory Pouy observe et suit le marché de la communication
aussi bien en France qu'à l'international, ce qui lui permet d'être
au fait des dernières innovations en la matière. Il revient
sur les opérations mettant en scène les animaux et les campagnes
décalées s'appuyant sur des personnes.
Quelle est selon vous l'efficacité des campagnes de communication
s'appuyant sur les animaux ?
Grégory Pouy. D'après ce que je sais,
Hotels.nl aux Pays-Bas aurait connu une augmentation de 15 % de ses ventes
suite à la campagne qu'ils ont menée sur des moutons. Mais
la vraie question à poser est : est-ce que c'est l'opération
elle-même qui a généré ce résultat ou bien
les conséquences auprès de l'autorité publique ? C'est
une véritable stratégie que d'affronter les autorités,
pas forcément la meilleure, mais qui créer sans conteste du
buzz autour de la marque.
Quel retour sur investissement peut-on en attendre ?
Ce type d'opération n'est pas gratuit ! Evidemment,
la location des moutons par Hotels.nl aux Pays-Bas n'a coûté
je crois qu'un euro par animal pour pouvoir installer les couvertures. C'est
au final moins cher que la publicité traditionnelle car on ne paye
pas l'effet viral de la campagne. Cela ne représente pas la même
puissance, on va plus loin avec du street marketing. Par contre on ne fait
pas de la communication de masse avec ces techniques, mais du microciblage.
Mais l'effet est garanti !
"Les opérations décalées
sont au final moins chères que la publicité traditionnelle car on ne
paye pas l'effet viral de la campagne" |
Jusqu'où peut-on aller en matière d'opérations
décalées ? L'humain est-il également un support utilisé
pour diffuser des messages publicitaires ?
Il existe toutes sortes de supports totalement décalés
pour faire de la publicité ou mener des opérations de guerilla
ou street marketing. Nombreuses sont celles qui d'ailleurs utilisent le corps
humain. On a vu ainsi une femme enceinte prêter son ventre pour y inscrire
le nom d'un hôtel. Etait-ce un véritable tatouage ? Mystère.
Une agence est même spécialisée dans le headvertising
et pose de la publicité sur le front ou derrière la tête
de personnes, souvent des étudiants qui font cela pour gagner un peu
d'argent.
Une autre agence est spécialisée dans le
assvertising, autrement dit la publicité sur les fesses. Cela reste
correct : la publicité apparaît sur de grosses culottes... bien
entendu montrées à l'envie ! C'est assez malin comme solution
car tout le monde regarde en général. Mais tout dépend
également du message que l'on veut faire passer. Autant la solution
est adaptée pour un club de sport comme cela a été effectué
en avril 2006 aux Etats-Unis par le New York Health Raquet Club, autant elle
est très, voire peut-être trop décalée pour une
marque comme Kodak. Cette dernière avait employé ce dispositif
lors d'une convention sur la photo : des jeunes femmes en jupes courtes et
talons hauts se baissaient régulièrement pour soi-disant ramasser
des choses au sol et montrer par la même occasion des culottes sur
lesquelles étaient inscrit le nom de la marque. Mais c'est un usage
encore trop compliqué et délicat pour une marque bien installée
et reconnue car elle s'exposerait certainement à de l'incompréhension
de la part du public.
Une autre expérience, lors d'un salon informatique,
a mis en scène l'arrivée d'un car rempi d'hommes habillés
tout en noir comme dans le film Matrix. Ils sont entrés dans le salon
pour distribuer des cartes sans rien dire de plus avant de s'en aller aussi
sec. C'est surprenant, inattendu et donc cela marque les esprits.
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Le parcours de Grégory Pouy |
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Directeur de la communication et de la stratégie du groupe Vanksen, Grégory Pouy a précédemment dirigé l'une des trois entités, à savoir BuzzParadise. Il est également un observateur assidu du marché et tient à ce sujet à un blog : gregorypouy.blogs.com |
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En savoir plus www.culture-buzz.fr