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Combien d'années nous reste-t-il ?
Source : WRI |
Les réserves prouvées mondiales varient de 1750 milliards de barils (selon
Colin Campbell) à 2274 milliards (selon Washington). Un écart de 25% ! Comment
expliquer cet écart ?
Une définition assez floue
Les réserves prouvées - qui sont les seules à être publiées - ne désignent
pas ce qui reste effectivement sous terre, mais seulement la fraction du pétrole
qu'il est possible d'exploiter avec les techniques disponibles aujourd'hui ou
dans un futur proche et dans des conditions économiques favorables. Cette notion
est donc en elle-même subjective.
Sur le plan technique, la production d'un gisement est toujours difficile à
prévoir. D'autant plus que le champ pétrolier est toujours développé en plusieurs
phases, et que la modélisation réserve parfois des surprises. D'autre part, il
n'existe pas de consensus sur la méthode d'évaluation des réserves. Les réserves
d'un gisement se calculent en "P" : 1P signifie "réserves prouvées (plus de 90%
de chances de parvenir à les produire), 2P signifie "réserves probables" (plus
de 50% de chances de parvenir à les produire), 3P signifie "réserves possibles"
(moins de 10% de chances de parvenir à les produire).
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Champ de pétrole géant. Source
: Jean-Luc Wingert |
Les chiffres varient aussi selon les personnes concernées. Pour le champ de
Prudhoe Bay, en Alaska, les géologues annonçaient 15 milliards de barils, et les
ingénieurs 9,2. Ces derniers sont en effet lourdement pénalisés quand ils se trompent
sur leurs prévisions, alors que les pronostics des géologues sont de toutes façons
admises comme aléatoires. [le chiffre réel était de 13 milliards de barils]. Aux
incertitudes techniques s'ajoutent les incertitudes économiques : à 100 dollars
le baril, les projets économiquement rentables sont plus nombreux qu'avec un baril
à 20 dollars.