Journal du Net > Solutions >  Microsoft demande un an de réflexion
Article
 
06/05/2000

Microsoft demande un an de réflexion

  Envoyer Imprimer  

[Mise à jour le 03/06/2000 à 17 heures] Dans une ultime étape de son marathon judiciaire, Microsoft a présenté mercredi soir sa réponse au gouvernement fédéral américain. Celui-ci préconisait la "ré-organisation" de la société en deux entités distinctes, l'une consacrée aux systèmes d'exploitation Dos et Windows, et l'autre récupérant les activités liées à l'édition de logiciels, en particulier de bureautique (Office, Word, Excel...).
Les avocats de Microsoft se sont livrés à une critique ligne à ligne des dispositions prises par le gouvernement en précisant que celui-ci procédait non pas à une "ré-organisation" mais bel et bien "à un éclatement" de la firme. Parmi les objections émises par Microsoft, figure le refus de publier ses prix de vente sur le Web "aux yeux de tous ses concurrents". La société s'oppose également farouchement à rendre le code source de Windows public et ce de façon gratuite. Elle propose une facturation pour ce service visant à aider les autre éditeurs à écrire des applications compatibles.

Enfin et surtout, Microsoft revendique un délai de réflexion plus long (passant à 12 mois au lieu de 4) pour la préparation de son éventuel démantèlement. Les arguments ici invoqués concernent notamment sa présence dans 75 pays, nécessitant d'étudier au cas par cas la déclinaison internationale (en accord avec les gouvernements étrangers). Par ailleurs, un examen scrupuleux sera requis par les autorités boursières (SEC), les services des impôts (IRS) et le département américain du travail (pour les retraites du personnel).
A l'issue de ce délai de 12 mois, une période de 90 jours interviendrait pour que le gouvernement présente sa contre-proposition puis de 60 jours pour la réponse de Microsoft. "Ce qui correspondrait à un calendrier plus réaliste pour mener à bien la décision de justice."
De l'avis des analystes et du gouvernement, cette dernière revendication représente surtout une stratégie pour faire appel de la décision judiciaire.

En attendant, le juge Jackson semble en avoir pris acte et accorde une semaine de répit à Microsoft, afin que le département de la justice puisse se prononcer sur les revendications de la firme de Redmond.
Le géant du logiciel s'est aussi assuré le soutien de plusieurs personnalités universitaires ou de l'industrie informatique. Ainsi Michel Capellas, PDG de Compaq (qui se trouve être un des plus gros clients de la firme) soutient avec ferveur son fournisseur en affirmant que "distraire Microsoft avec cette scission ralentira la sortie commerciale de nouveaux produits et l'innovation au service des consommateurs". Il souligne également que "cette cassure nuira aux qualités d'intégration entre OS et applications requises par les utilisateurs". Le Canada lui-même aurait renouvellé sa proposition d'héberger la nationalité de Microsoft. Mais de toute évidence, le géant du logiciel, qui réalise de 30 à 35 % de son activité aux Etats-Unis, ne devrait pas relever ce défi.

Enfin, mercredi, lors de son forum 2000, Microsoft devait présenter sa stratégie NGWS (Next Generation Windows Services) visant à transformer l'éditeur de logiciels en fournisseur de services applicatifs accessibles sur Internet. Selon cette stratégie, Microsoft se propose de transformer Windows en plate-forme d'hébergement et de services applicatifs. Ses logiciels pourront ainsi être utilisés sur Internet, via une formule proche de celle des ASP (Application service provider) ou loueurs d'applications en ligne. Afin d'éviter une collision des deux actualités, le Forum 2000 a été repoussé au 22 juin.
[François Morel & Alexandra Bissé, JDNet]


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Votre entreprise évolue-t-elle vers une informatique bimodale ?

Tous les sondages