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06/07/2000

Java s'attaque aux terminaux mobiles

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Version allégée de J2SE ou Java 2 Standard Edition destiné aux navigateurs HTML de type classique, J2ME ("M" pour Micro) s'adresse aux périphériques disposant d'une mémoire très limitée. Ces derniers peuvent aussi bien être des téléphones mobiles compatibles WAP que des assistants personnels ou des décodeurs numériques. Pour les environnements sans fils, J2ME devrait permettre aux opérateurs d'apporter plus de services à leurs clients, notamment en terme de gestion de la reconnaissance d'écriture, d'agenda et de gestion de l'utilisateur. Mais surtout, par rapport au WAP seul, Java offre de nombreuses possibilités comme le contrôle en temps réel des flux sur le réseau, la reconnaissance du type de terminal pour adapter l'interface utilisateur à la taille de l'écran, et la mise à disposition des données du back-office sur les terminaux mobiles.

Techniquement, J2ME repose sur la machine virtuelle KVM (Kernel Virtual Machine) plus légère que JVM pour J2SE. En clair, KVM n'occupe que de 128 à 512 Ko de mémoire vive. "L'opérateur pourra développer ses services en J2ME sur n'importe quelle plate-forme, et ceux-ci seront accessibles par tous les terminaux équipés de la machine virtuelle", explique Jean-François Gomez, responsable stratégies logiciel et architecture chez Sun Microsystems en France. "Aujourd'hui, les principaux acteurs, tels Nokia, Motorola, ATT ou Vodaphone, commencent à intégrer Java dans leurs applications. L'opérateur japonais DoCoMo, par exemple, devrait très prochainement fournir un ensemble de services accessibles en Java".

Mais la technologie J2ME doit encore franchir quelques obstacles avant de se retrouver réellement démocratisée dans le monde du sans-fil. Dans l'Hexagone, l'initiative de France Télécom Mobiles a bien failli arrêter net toute possibilité de développement basé sur Java. L'opérateur français avait en effet décidé de bloquer ses portables WAP avec son propre protocole propriétaire, mais le Tribunal de Commerce en a décidé autrement la semaine dernière. En attendant, la situation du marché WAP en France reste très en deça des prévisions trop optimistes de décollage exprimées en début d'année. De plus, "nous ne savons pas quel marché sera le plus porteur pour J2ME, les téléphones mobiles, les assistants personnels ou les décodeurs", ajoute Jean-François Gomez. "Enfin, il y a aussi les débits, car le fait de déployer des applications Java réclame de la bande passante." Même si la performance dépend directement des processeurs utilisés par les terminaux, il faudra tout de même faire évoluer l'infrastructure des réseaux. Pour des résultats optimaux, Sun conseille de réserver le maximum de la bande passante pour les transferts d'informations, et de stocker les applications au plus près de l'utilisateur sur des serveurs proxy.

La plate-forme J2ME accompagnée de ses sources et de services associés comme la reconnaissance d'écriture et la gestion d'agendas, est d'ores et déjà téléchargeable chez Sun. L'acquisition de la technologie répond à un business model innovant, à mi-chemin entre l'Open Source gratuit et la rémunération au pourcentage sur les bénéfices. L'utilisateur devra remplir la licence Sun Committee Source, qui n'est payante qu'en cas d'utilisation de J2ME dans un but lucratif. "Nous allons nous rémunérer sur le support et les royalties des produits associés qui seront vendus", explique Jean-François Gomez. "Car aujourd'hui, un logiciel sans support ne vaut rien."
[François Morel, JDNet]


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