i.Sell d'Informix dresse un pont entre l'e-commerce et le décisionnel

Le début de l'année a été l'occasion pour l'éditeur Informix, traditionnellement ancré sur le segment des bases de données, de refondre entièrement sa stratégie face à la déferlante e-business. Disponible depuis fin janvier, la suite de commerce électronique i.Sell s'intègre pleinement au coeur de cette stratégie qui couvre trois grands domaines de bout en bout de la chaîne : publication, transaction et analyse des données. Comme d'autres grands éditeurs, Informix a d'abord ciblé le B to C avant de s'orienter à présent vers le B to B en fonction de la demande croissante répercutée par ses clients. L'éditeur compte annoncer cet été un nouveau produit englobant i.Sell, mais rien n'indique pour l'instant qu'il s'agisse réellement d'une offre "place de marché". Vendue à partir de 200.000 francs auprès des clients déjà équipés d'une base de données Informix, et à partir de 500.000 francs avec la base de données pour les autres, i.Sell s'adresse clairement à une clientèle de grands comptes. Dans tous les cas, la suite ne fonctionne pas avec les bases de données concurrentes d'Informix.

100 % Java, i.Sell s'appuie sur le serveur d'application Dynamo de l'éditeur Art Technology Group, livré en standard grâce à la signature d'un accord. La suite comporte d'autres technologies tierces, comme celles d'EAI (Enterprise application integration) développées par Active Software pour la connexion au back-office. Informix semble avoir d'ailleurs pris un peu de retard dans ce domaine, puisque le connecteur à SAP R/3, l'ERP le plus répandu, serait seulement en cours de finition. Ainsi, si le développement d'un site de taille normale dure environ un mois, les applications devant être reliées au back-office peuvent nécessiter un délai d'intégration beaucoup plus important. Cela dit, l'éditeur propose une suite complète et intégrée de façon transparente avec l'ensemble de ses gammes, qui comportent notamment des outils avancés de gestion de contenu et de décisionnel.

i.Sell est formé de deux principaux composants, autour desquels gravite une myriade d'applications secondaires. Parmi ces dernières, des fonctions simples de décisionnel permettent d'analyser des volumes de données raisonnables sur la base du moteur d'analyse Red Brick qui fonctionne avec la technologie OLAP (Online analytical processing) relationnelle. Pour des volumes de données importants, Informix incite à l'acquisition d'autres outils plus puissants à l'intérieur de ses gammes, interfacés avec un datamart orienté sujets.

Les deux principaux modules de la suite sont Merchandiser, qui permet de définir et de construire des boutiques et des catalogues produits, et Personalizer, qui fait appel à la technique d'analyse citée précédemment. Ce dernier s'appuie sur les informations fournies par le client et sur son comportement tiré des fichiers log pour segmenter la clientèle et pousser en avant des offres personnalisées en fonction du groupe auquel il appartient. Côté avantages, "i.Sell fonctionne entièrement à partir de standards comme Java et ses technologies dérivées comme les composants EJB, les Servlets et JSP", indique Eric Hubert, responsable avant-vente d'Informix France. "Nous sommes basés sur JDBC pour les connexions vers les bases de données, et sur RMI qui est un protocole standard de dialogue entre les composants. Le moteur génère aussi du XML en tant que standard pour les échanges de données. i.Sell est bâti sur une architecture évolutive qui permet une montée en charge très souple, grâce à un moteur relationnel objet capable de gérer tous les types de contenus". Enfin, Informix a dévoilé il y a deux mois un module complémentaire dédié au WAP (Wireless application protocol). Grâce à celui-ci, le client peut consulter les offres et acheter sur un site marchand équipé d'i.Sell à partir d'un téléphone mobile compatible Internet. [François Morel, JDNet]