Salaires des informaticiens : toujours en hausse en 2000

Une enquête d'Oberthur Consultants constate que le salaire des informaticiens, au cours de l'année écoulée, a connu une hausse de 5 % en moyenne en France. Oberthur a examiné 30.000 cas individuels, communiqués par 250 entreprises. Premier constat : entre mars 1999 et mars 2000, les entreprises ont consenti des augmentations de salaires de 5 % en moyenne à leurs informaticiens. On est donc revenu au taux de 1993, date à laquelle l'inflation était bien supérieure (plus de 3% contre un plus de 1 % aujourd'hui). Le taux d'augmentation est encore plus élevé pour les postes d'encadrement (+ 6,1 %), chez les consultants internes (+ 6,4 %) et les analystes programmeurs (+ 6,1 %). Dans les SSII, la progression est plus sensible (+ 6,4 % en moyenne).

Parmi les facteurs agissant sur une hausse des salaires, Oberthur a relevé la pénurie persistante de professionnels qualifiés, notamment dans les technologies émergentes ; ceci explique le taux de progression du salaire des consultants internes intervenant en support technique auprès des équipes pour la mise en œuvre de nouveaux systèmes d'information ; par ailleurs, le versement de primes et de bonus liés au passage réussi de l'an 2000 ont également tiré les salaires vers le haut. Parmi les facteurs agissant sur une modération de l'augmentation des salaires, figure la mise en place des 35 heures qui, dans un certain nombre d'entreprises, s'accompagne du " gel " de tout ou partie du salaire pendant une période de deux ans en principe.

Parallèlement, face aux difficultés de recrutement, Oberthur Consultants a noté que les entreprises sont souvent contraintes d'élever le niveau des salaires d'embauche, ce qui a pour effet de faire progresser les salaires moyens de postes de + 2,6 %, soit un différentiel de 1,2 point par rapport à l'inflation ; ce différentiel était de 0 en 1990, période, pour ceux qui s'en souviennent, extrêmement tendue du marché des informaticiens. Les progressions de salaires atteignaient alors plus de 7%.

L'enquête d'Oberthur apporte plusieurs autres enseignements. Sous l'effet de l'an 2000 et des primes qui y étaient associées, on a observé une augmentation moyenne des parts variables des salaires (perçues par les 2/3 de l'échantillon analysé) de + 25 % ! Le taux global de démission se maintient pour le moment à son niveau de 1999, à savoir 7,2 %. Mais dans l'univers des SSII, on assiste depuis 6 mois à un accroissement de près de 40 % des cas de démission, l'attrait exercé par les start-up étant bien souvent le facteur déterminant. Enfin, on observe la progression rapide des salaires des diplômés débutants d'environ 6 à 8 % selon les niveaux de formation.