26/07/00
Peoplesoft
prédéfinit les flux horizontaux pour réduire
les délais d'intégration
Dans
un cadre de mutation accélérée de l'économie
en rapport avec l'expansion des technologies Internet, l'entreprise
d'aujourd'hui doit prendre l'avantage concurrentiel en étant
la première à offrir un nouveau produit ou service
à valeur ajoutée. Cette course, qui découle
de la notion de "time-to-market" ou réactivité
par rapport au marché, pousse les clients des éditeurs
de progiciels à leur réclamer des délais
d'implémentation de plus en plus courts aussi bien
côté front que back-office. Mais dans le même
temps, la mise en oeuvre doit clairement s'inscrire dans un
contexte de prise en compte des risques. Il y a déjà
six ou sept ans, Gartner Group recensait comme principale
cause d'échec des projets le choix et la méthode
d'implémentation, devant un mauvais choix de progiciel
ou du matériel.
Depuis, nombre d'éditeurs de progiciels comme SAP (voir
article du 19 juin) ont mis au point des méthodologies
essentiellement basées sur la préconfiguration.
Tel est le cas également de Peoplesoft,
qui pousse la logique un peu plus loin. "Sur un projet
comme celui d'Altis, la filiale d'IBM qui fabrique des semiconducteurs,
nous avons implémenté la partie comptabilité/finance
de l'ERP en 4 mois", affirme Alain Guillerm, directeur
des services chez Peoplesoft France. Ce délai record
a pu être obtenu en consacrant un mois au cadrage du
projet et à son dimensionnement, deux mois à
l'implémentation proprement dite dont les aspects de
configuration, et un mois pour les tests et la mise en production
finale. "Avant, une telle implémentation réclamait
de 7 à 10 mois", ajoute-t-il. "Aujourd'hui,
nous arrivons à mettre en oeuvre la partie comptabilité/finance
en 150 jours-homme grâce à des flux préconfigurés,
fonctionnels et horizontaux. Avec ce côté novateur,
nous ne procédons pas par déclinaison fonctionnelle
verticale."
La méthodologie de préconfiguration selon Peoplesoft
consiste donc en une définition standardisée
des flux transversaux, comme la prise de commande de bout
en bout jusqu'à la facturation. Au départ, le
procédé a été mis en place dans
le cadre de son offre pour le midmarket, le marché
des entreprises de taille moyenne.
Afin d'éviter les erreurs de configuration, l'implémentation
classique du progiciel s'appuie sur la méthodologie
Compass mise en oeuvre chez le client par les partenaires
d'intégration de l'éditeur avec l'appui de son
expertise. "Beaucoup d'ERP plus anciens sont issus de
méthodologies merisiennes qui s'appuient sur une conception
générale puis détaillée et sur
des développements spécifiques", explique
Alain Guillerm. "Nous procédons différemment,
à l'aide d'un maquettage interactif et itératif.
Dès le début du projet, l'utilisateur se familiarise
avec le produit lui-même au lieu de travailler d'abord
sur le papier. L'ergonomie facilite le paramétrage
qui passe par ce maquettage, ce qui apporte un gain de temps
car les utilisateurs ne se polarisent pas sur la façon
de traiter leur demande."
Enfin, il peut arriver que des écarts mis en exergue
lors des essais préalables du produit par le client
surviennent entre les flux préconfigurés qu'il
observe et le besoin qu'il exprime. Auquel cas, Peoplesoft
s'intéresse aux enjeux du projet. "Souvent, les
projets à problèmes sont ceux qui n'ont pas
d'enjeu particulier" observe Alain Guillerm. A l'intérieur
d'un comité de pilotage qui statut sur chaque écart,
des responsables de comptes client s'assurent que les produits
répondent bien aux enjeux fixés. Leur rôle
consiste également à informer les clients sur
la façon dont ils pourront faire évoluer leur
projet dans l'avenir. Mais concernant les besoins identifiés
par l'utilisateur en amont, le fait de statuer à haut
niveau dans l'entreprise peut éviter des dérives.
"Chez Michelin, sur 150 demandes de modification,
20 sont parvenues chez le n°2 du groupe, et ont été
acceptées", dévoile Alain Guillerm. "Nous
nous apercevons que beaucoup de besoins exprimés sont
injustifiés. L'idée est de valoriser le coût
et les efforts nécessaires en direction du projet et
de rester le plus standard possible." [François
Morel, JDNet]
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