Microsoft veut s'imposer aussi dans la gestion des connaissances

A l'heure actuelle, Microsoft semble vouloir se positionner clairement sur le créneau des intranets d'entreprises à vocation collaborative. En proposant enfin Project 2000 sur le marché français, l'éditeur pourrait séduire sa cible, les grandes et moyennes entreprises des secteurs technologiques et de services, par sa volonté de changement. Le logiciel, client/serveur pour améliorer les performances en déléguant certaines fonctions au poste utilisateur, comporte de nombreuses améliorations dont une simplicité d'utilisation accrue et une plus grande finesse dans l'organisation des projets, leurs différentes liaisons et leur représentation. Outre ces dernières, la composante additionnelle Project Central apporte la fonction de collaboration en appui sur les standards du Web et les architectures propres à l'éditeur. En cela, elle représente sa plate-forme de communication trois-tiers intégrant sa propre base de données, et se destine à la publication des informations à valeur collaborative sur le Web en fonction du profil utilisateur.

Combiné aux Digital Dashboards et intégré avec Office 2000, Project 2000 autorise ainsi le partage de documents et l'affichage des éléments communs de planning et de ressources dans un portail personnalisé depuis le navigateur Explorer ou dans Outlook. Aussi, ces données s'intègrent désormais chez Microsoft dans le contexte plus large de la gestion des connaissances. L'éditeur, qui mise sur ce créneau depuis plus d'un an, vient également d'annoncer la mise en production américaine d'Exchange 2000, son serveur de messagerie collaborative intégrant désormais la voix et la vidéo. Seule surprise négative au premier abord de ce programme, nulle part sur les sites de Microsoft ne paraît figurer la mention d'une interconnexion avec Project 2000. Bien qu'importante, la stratégie du groupe en matière de gestion des connaissances pourrait ainsi paraître incohérente. Mais la présence de deux offres concurrentes sur certains aspects pourrait aussi s'expliquer par la prise en compte du jugement antitrust déjà prononcé par le juge Jackson, qui vise à scinder Microsoft en deux entités distinctes.
[François Morel, JDNet]