16/10/00
CDandCo
réalise 30% de ses ventes sur le Web
Fondée
en 1995 en tant que société de vente à
distance de produits multimédia grand public, CDandCo
a atteint son équilibre en 1998, année du
lancement de son site Internet. Aujourd'hui, avec ses 40 salariés,
l'entreprise réalise environ 30 % de ses ventes sur
le Web (5 % en 1998 et 15 % en 1999). Alors que
son activité principale reste concentrée autour
de son catalogue papier, elle démarre un nouveau
canal de vente à travers la télévision
interactive qui devrait assurer 2 à 3 %
de ses revenus cette année. "Nous espérons
entre 5 et 10 % de nos ventes par la TVI
en 2001" prédit Marc Bruzot; P-D.G. de
CDandCo. "Cela dépendra de la vitesse d'adoption
de cette technologie." En plus d'un partenariat avec
la chaîne de jeux-vidéo satellite GameOne sur
une boutique interactive, la société démarre
aussi ces temps-ci son propre canal sur TPS.
De son côté, CDandCo.com s'adresse à
un public plus jeune (les 25-35 ans) que le catalogue papier,
destiné en priorité aux familles. Ancien patron
d'une agence de marketing direct, Marc Bruzeau commente
sa stratégie : "le papier est un outil de push
très puissant pour entrer dans les foyers, provoquer
les commandes et drainer du trafic sur le site. Mais une
très large majorité d'internautes ne commandent
pas en ligne à cause du problème de la sécurité
des paiements." C'est pourquoi CDandCo assure depuis
quelques mois les transactions grâce à un contrat
signé avec FIAnet. Les efforts de 1999 et 2000 se
sont également traduits par des investissements lourds
et la société ne compte atteindre de nouveau
l'équilibre que vers le dernier trimestre 2001. Ceci
dit, les ventes augmentent sur le web auprès de la
cible, et Internet assure tout ce que les autres canaux
ne permettent pas: une mise à jour des prix quotidienne
pour des produits rapidement obsolètes, et une réactivité
importante permettant une évolution rapide du business.
CDandCo
a choisi d'internaliser les développements
|
Marc
Bruzeau
P-D.G.
|
Fin
1997, CDandCo fait ses premiers pas sur le Web dans la galerie
marchande d'IBM "Surf and Buy". Peu de temps après,
en avril 1998, la première boutique en ligne officielle
est rapidement développée par Préférences,
un prestataire parisien. Depuis, ce dernier a prolongé
sa contribution en 1999 sur la deuxième
version. La prochaine doit être lancée d'ici
la fin du mois d'octobre. A part la boutique en ligne, CDandCo
a assuré l'intégralité des développements
à l'aide de son équipe interne de 12 personnes
principalement recrutées en début d'année.
L'architecture du site s'appuie sur la plate-forme Microsoft
composée de Windows NT, du serveur web IIS, de deux
bases de données produits SQL Server et du langage
ASP pour les pages dynamiques. Le budget en technologies et
développements a ainsi représenté plus
de 2 millions de francs en 1999 et à peu près
autant en 2000. Sur ce chiffre, près de 15 % ont
servi à payer les logiciels.
Car derrière la plate-forme du site, des applications
plus complexes participent à l'efficacité des
ventes. La gestion de la base clients est externalisée
auprès de la Sogec. Tous les tris pour l'analyse de
la relation client sont effectués par des outils Business
Objects, qui consolident à distance la base de données
clients.
Côté logistique, CDandCo travaille avec Publi-Trans
qui expédie les colis depuis son centre de Longjumeau.
Cette filiale de La Poste a par ailleurs revendu son progiciel
VPC de gestion Arpège à la société
qui dispose ainsi, à travers une liaison numérique
avec son dépôt, des états concernant la
disponibilité des stocks. Pilotée par Arpège,
la base de données clients intègre un système
d'analyse RFM (Récence Fréquence Montant) très
prisé du marché VPC qui permet d'effectuer des
prévisions dans les ventes. Les clients sont également
classifiés en fonction de leur comportement d'achat
afin de mener des campagnes marketing ciblées.
La
montée en charge, quant à elle, n'a pas vraiment
tenu ses promesses lors des pics de consommation avant les
fêtes de 1999. C'est pourquoi CDandCo n'a pas hésité
à délaisser Oleane pour Fluxus, jugé
plus fiable. "Nous essayons de monter en régime
et nous les avons choisis dans ce sens" précise
Marc Bruzeau. "Lorsque nous envoyons un mailing important,
la montée en régime se fait d'un seul coup,
très brutal. En rapport avec nos équipes qui
effectuent les prévisions, Fluxus nous apporte de la
bande passante supplémentaire et dispose aussi d'une
équipe 24/7 qui appelle notre directeur technique.
Mais rarement la nuit, car notre activité est très
nationale, à 95 % sur la métropole, et
les commandes chutent passé minuit."
Le
Web : un investissement permanent pour rester à la
hauteur.
Après 3 ans d'activité Internet, Marc Bruzeau
dessine finalement un bilan assez dur de son expérience
sur le plan financier. "Le web est un puissant gouffre
en matière de développements", explique-t-il.
"Quand nous avons démarré le site, nous
ne percevions pas la situation de cette façon. Se mettre
à niveau demande un investissement permanent, et les
avancées technologiques sont telles qu'il faut tout
le temps anticiper." Aussi, de nombreuses améliorations
sont actuellement à l'étude ou sur le point
d'entrer en service. Tel est le cas, par exemple, de la mise
en place d'un catalogue de logiciels professionnels destiné
aux TPE et aux PME. Au début de l'année prochaine,
CDandCo proposera aussi à ses clients le suivi logistique
des colis en temps réel. Les développements,
assez longs et propriétaires, sont en cours de réalisation
avec la filiale de la Poste Publi-Trans.
[François
Morel, JDNet]
|