16/10/00
L'Infocentre
de la SNCF centralise les données pour 2 200 utilisateurs
Un bandeau pour accéder à
près de 1 000 intranets
En
tant que monopole des transports ferroviaires longue distance
en France, la SNCF
entretient un parc d'environ 50 000 PC, pratiquement
tous reliés au portail institutionnel national par
des liaisons TCP/IP et équipés d'une version
d'Explorer spécialement bridée par Microsoft.
Autour de ce point central d'informations corporate gravitent
un millier d'intranets spécifiques basés sur
les technologies Web. Pour accéder à celle de
son choix, l'utilisateur clique sur un bandeau situé
en haut de son écran qui comporte plusieurs options
: les Forums, l'Annuaire, les Orientations et l'Aide. Les
différents intranets existants sont disséminés
en plusieurs approches, par entités (18 directions
centrales et 23 régionales) et sous-entités,
puis par applications spécifiques ou transversales.
Lorsqu'il se connecte au réseau interne, chaque employé
voit normalement en premier l'intranet de l'entité
dans laquelle il travaille, sauf s'il a modifié lui-même
les paramètres initiaux. "Le bandeau est omniprésent",
explique Michel Boigey, responsable de l'application
Infocentre à la direction des systèmes d'informations
(DSIT). "Chaque application va le chercher dynamiquement
en fonction de la charte définie, et si le serveur
principal tombe en panne, nous disposons d'infrastructures
de secours dans des salles blanches. Chaque région
comporte son propre responsable coordinateur de tous les sites
web locaux."
Parmi les applications transversales, l'Infocentre permet
la mise à disposition de données stratégiques
auprès de 2 200 utilisateurs dans différents
contextes. En ce sens, il constitue un centralisateur pour
les utilisateurs de nombreuses applications telles que les
versements transports, les prestations familiales, ou l'intranet
Safari dédié au frêt. D'après Michel
Boigey, "les personnes concernées par l'Infocentre
sont en majorité celles qui assurent le suivi des données,
complétées pour un quart par des décisionnaires.
Il s'agit aussi bien de responsables qui définissent
le trafic, que de personnes chargées des ressources
humaines pour de la simulation de carrières. Dans le
cadre de négociations salariales, les délégués
ont également besoin d'avoir les chiffres la veille."
Sous forme de tableaux de bords, certaines données
sont publiques
et d'autres apparaissent en grisé en fonction des droits
de l'utilisateur, reconnu par un identifiant et un mot de
passe.
Du X25 à IP, et un développement
Java sur six mois
A la SNCF, l'aventure intranet a commencé il y a près
de trois ans. Initié quelques mois auparavant, le projet
de portail corporate a été chapeauté
par la direction de la communication qui a défini une
charte globale pour la navigation. Afin de faire migrer les
réseaux X.25 existants sous IP (le protocole d'Internet),
les informaticiens ont de leur côté travaillé
avec Cegetel
Télécom Développement. "Dans
un premier temps, nous avons encapsulé TCP/IP dans
X.25", explique Michel Boigey. "Nous utilisions
Retipac, un pendant de Transpac pour la commutation par paquets
avec des machines Alcatel fabriquées dans les années 70.
Aujourd'hui, nous avons des routeurs Cisco et nous nous servons
des mêmes lignes et de la même infrastructure."
La partie transversale de l'Infocentre, quant à elle,
a été réalisée par la DSIT, l'une
des quatre directions informatiques de la SNCF. La première
maquette du projet a vu le jour durant l'été
1999. Au bout de trois mois, le portage a été
effectué sur des grands systèmes MVS d'IBM
avec la participation du personnel de Big Blue à Montpellier
spécialisé dans les technologies Websphere.
Puis, les techniciens se sont détournés du projet
quelques temps sur d'autres développements externes
à l'Infocentre, avant d'y revenir 2 mois à
plein temps en mars 2000. Par petites touches, la solution
a été finalisée et fut en mesure de fonctionner
à partir de l'été 2000. Aujourd'hui,
la plate-forme vient d'être déplacée dans
le centre informatique de Lille où elle peut enfin
entrer en production. "Nous sommes entrés dans
la phase de maintenance et d'évolution de l'application"
déclare Michel Boigey. "Sur 2 200 personnes
concernées par l'Infocentre, la partie IBM Websphere
permet l'accès à environ 400 utilisateurs
potentiels." En dehors, certains utilisent une émulation
3270, 700 passent par un produit du nom de Focus, et
d'autres sont reliés en client/serveur EDA ou même
"par du diffus pour les personnes qui effectuent les
statistiques sur les relais de signalisation".
Sur l'application Infocentre elle-même, les coûts
engagés s'avèrent relativement raisonnables.
La partie Websphere a monopolisé un stagiaire à
temps complet pendant deux mois et demi. Les développements
touchant au requêteur dynamique en Java ont nécessité
6 mois/agent, et les achats de matériels et logiciels
ont été compris entre 200 et 300 kf.
Sur l'Infocentre, les utilisateurs ne peuvent en effet lancer
que des requêtes, sans pouvoir mettre à jour
la base de données DB2 v5. Afin de la consolider, les
différents connecteurs effectuent les transferts la
nuit de données en provenance des applications de gestion
situées à Lille, Lyon et Marseille. "Ce
sont des automates logiciels qui déclenchent les chaînes
de nuit", explique Michel Boigey. "Les fichiers
sont figés et la base communique en ODBC pour la partie
client/serveur. Sinon, la plupart des requêtes sont
pilotées en SQL. Selon les produits, nous utilisons
parfois aussi JDBC." De son côté, l'affichage
dynamique des tableaux de bord est pris en charge par des
Servlets qui génèrent en partie du HTML.
Vers un contrôle d'accès
unifié ?
Michel
Boigey commente les choix technologiques effectués
à la DSIT. "Au départ, nous avons choisi
le serveur d'applications Websphere parce qu'il était
fourni de manière native avec les machines MVS sous
S/390. Nous n'avons pas eu trop de soucis car Java est portable
sur différentes plates-formes. Le seul inconvénient
est qu'il a fallu former une personne en interne en plus du
stagiaire que nous avions embauché. Depuis, nous avons
recruté une troisième personne, ce qui porte
à trois le nombre de nos programmeurs Java pour faire
évoluer les applications." Au sujet des développements
futurs, les deux principales tendances concernent de nouvelles
fonctions pour le transfert des fichiers, et l'évolution
du nombre d'applications accessibles par l'Infocentre. Ces
dernières évolutions devraient également
conditionner l'accroissement du nombre d'utilisateurs reliés
à la base de données centralisée. Enfin,
les droits d'accès, qui correspondent pour tous à
un identifiant en dur dans le produit, pourraient eux aussi
évoluer. Au niveau global, la SNCF mène en ce
moment une réflexion sur le recours au single sign
on, ou identifiant unique pour l'ensemble des applications.
"Certaines personnes travaillent de chez elles et il
faut donc régler les problèmes de chiffrement
et de droits d'accès suivant le service" termine
Michel Boigey. Or, "la messagerie et l'intranet permettent
d'uniformiser les moyens d'accéder aux applications.
[François
Morel, JDNet]
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