11/06/2000
Eric Janvier, Cambridge TP: "Non
aux projets en années avec hordes de consultants
!"
Cambridge
Technology Partners est né en 1991 sur
le campus du MIT à Cambridge, Massachusets, a réalisé
en 1999 un CA de 629 millions de dollars. La société
rassemble aujourd'hui plus de 4 000 consultants, dans
55 bureaux, dont 18 en Europe.
Cambridge conçoit et met en place des solutions complètes,
« front end », « back-end » et s'engage
sur l'intégration aux systèmes de gestion
de l'entreprise. Cambridge se distingue également
par sa rapidité d'exécution. Enfin,
Cambridge Technology Partners est l'un des rares qui s'engage
sur le résultat, sur les délais, et sur le
coût final de la solution préconisée
et mise en oeuvre.
Eric Janvier, son vice-président Europe du Sud, reçoit
JDNet Solutions pour expliquer cette démarche particulière.
JDNet
Solutions : Sur quels types de projets intervenez-vous,
et à quel moment ?
Aric Janvier : Aux
Etats Unis, les raisons historiques (création en
1991) expliquent que nos clients soient majoritairement
en technologie client/serveur. En Europe, 90% de nos affaires
portent sur des technologies Internet : 70% pour de
l'e-business, et 30% pour le CRM (gestion de la relation
client).
Sur les projets, nous intervenons dès la
phase amont, mais ni en conseil stratégique, ni en
conseil marketing. Puis nous allons jusqu'à la réalisation
et au déploiement. Nous pratiquons une démarche
de développement rapide. Divers ateliers, animés
par nos consultants, un benchmarking global des concurrents,
et des définitions de business-models, nous permettent
de déterminer les menaces, les opportunités,
et les facteurs de réussite possible d'une politique
Internet.
Qu'est-ce qui fait la spécificité
de vos interventions ?
Nous avons créé notre réputation
de SSII sur le "fixe time, fixe price". C'est
pourquoi nos équipes fonctionnent comme des commandos,
avec divers spécialistes qui doivent en un temps
donné résoudre un problème d'entreprise.
Pour constituer ces commandos, nous puisons dans nos équipes
multinationales. Ainsi, Pour notre projet avec la banque
italienne Bancaprofilo,
sont intervenus : un chef de projet scandinave, un
web-designer du benelux, un architecte réseau suisse,
4 ingénieurs de Paris, etc.
Tout le monde peut rassembler des compétences, mais
encore faut-il pouvoir analyser les technologies que recèlent
les solutions.
Notre partage de compétences au niveau mondial (plus
de 500 références en e-business), nous permet
d'être pertinents et efficaces en conseil sur les
choix de solutions. Nos équipes réévaluent
sans cesse les différents produits du marché
et leurs nouvelles versions. Cela nous permet d'effectuer
des comparatifs très pointus, et donc de minimiser
les risques liés à ces nouvelles technologies.
Les nouveaux produits, nombreux et variés, entraînent
vite une pénurie de compétences (Microsoft,
Broadvision, vignette, Interwoven, Oracle, Commerce One,
etc). D'où l'intérêt des équipes
pluridisciplinaires et surtout multinationales. Nous avons
en permanence 900 personnes sur le front.
Les entreprises sont-elles séduites
par cette démarche ?
Si les clients sont séduits par la
"fixe time, fixe price", ils ne sont pas forcément
prêts à supporter un commando technologique
chez eux. Ils désirent souvent des équipes
mixtes : nos ingénieurs + leurs techniciens, voire
leurs décideurs fonctionnels. Mais ils ne peuvent
pas aisément monopoliser des personnes sur des ateliers
de plusieurs jours. Nous nous adaptons donc avec des formules
plus souples, et nous demandons à nos collaborateurs
de freiner l'aspect commando pour s'adapter aux clients,
qui sont prêts à payer plus pour réduire
le train. Mais nous ne tomberons pas dans la délégation
de personnel sans maîtrise de temps. Nous continuerons
à nous engager fortement, en nous adaptant.
Comment vous adaptez-vous à
de gros projets ?
Souvent pour
y parvenir nous découpons les projets en sous-projets
de six mois. Au delà de ce temps, nous estimons que
les technologies évoluent trop vite, et que les projets
s'enlisent. En divisant ainsi les travaux, nous pouvons
faire un point régulier et envisager sereinement
les autres parties du projet.
Pour accéder à cette démarche, il faut
bien entendu une analyse très précise des
besoins, et pas un simple "Nous voulons faire un portail !"
Selon que nous assumons le risque ou que le client accepte
de l'assumer, le projet sera radicalement différent.
Les projets sur plusieurs années avec des hordes
de consultants ne sont pas dans notre cible.
Quels types de profils recrutez-vous ?
Nous recruterons plus de 100 personnes
d'ici à la fin de l'année. Nous recherchons
des développeurs (Java, C++ et Visual Basic), des
architectes réseaux et applications, des chefs de
projet et directeurs de mission. Ces derniers profils sont
difficiles à trouver, car soit les candidats ont
5 ans d'expérience mais ne connaissent pas la nouvelle
économie, soit l'inverse. Par ailleurs nous allons
recruter des ingénieurs d'affaires et consultants
pouvant suivre un client avant et pendant le projet. Enfin,
nous embaucherons aussi des web-designers.
Quels atouts faites-vous valoir
aux candidats ?
Tout d'abord, nous bénéficions
d'une bonne réputation dans le milieu professionnel
européen et mondial. Nos projets sont attractifs
et à 90% dans l'e-business.
La société a neuf ans d'existence, elle est
pérenne et stable, avec une forte croissance en Europe.
Enfin, Il faut que les candidats adhèrent à
la culture très techno de l'entreprise.
Depuis mars 2000 (en six mois), sur 2000 CV qualifiés,
nous avons effectué moins de 100 embauches.
Quels est votre CA ?
Notre CA par employé est supérieur
à celui des Web agencies qui marchent (NDLR : donc
aux alentour de 1 million de francs par personne).
Les entreprises françaises
sont-elles vraiment prêtes pour vos interventions commando ?
La
culture de "commando technologique" est positivement
acceptée en Europe. Cela est moins vrai en France,
où les entreprises sont encore habituées à
la délégation de personnel. Mais nous saurons
nous adapter.
Eric Janvier Eric Janvier, 39 ans, a rejoint Cambridge
le 1er novembre 1999 comme Vice-Président Europe
du Sud. Il reprend la direction des activités en
France (Paris), Suisse Romande (Genève) et Italie
(Milan).
Avant d'intégrer Cambridge Technology Partners, Eric
Janvier était Partner chez McKinsey & Company,
qu'il avait rejoint à Paris en 1989 après
trois années passées comme ingénieur
chez Schlumberger.
Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (X81),
Eric Janvier détient également un MBA de l'Institut
Supérieur des Affaires (HEC).
|