12/05/2000
ASP :
neuf modèles vers une réussite partagée
Constatant
l'émergence de plus de 500 offres ASP (Application
services provision) dans le monde, le cabinet de conseil américain
Mercer Management
Consulting prédit pour ce secteur près de
20 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans les
deux à trois prochaines années. Mieux, les fournisseurs
exclusivement concentrés sur cette activité
devraient voir leur valeur boursière évoluer
vers un facteur de 50 à 100 multipliant leur CA
au cours de la même période.
Mais pour Mercer, ce nombre de 500 acteurs signifie que
pour l'instant, aucun n'a émergé au point de
se forger un capital autour d'une marque forte et reconnue.
La concurrence s'avère donc très rude entre
des fournisseurs de provenances diverses, qui ne réussiront
pas tous en se maintenant dans leur modèle présent.
Le
paysage hétéroclite du marché des ASP
Observant les acteurs présents sur
le marché, le cabinet de conseil en management est
parvenu à les segmenter en 9 catégories
distinctes dont il dresse le profil. D'une part, les fournisseurs
exclusivement ASP se répartissent entre ceux capables
de fournir une infrastructure dédiée comme Interliant
(1), et les autres de tendance Verio et Aspeserve qui se concentrent
davantage sur les aspects fonctionnels de leur plate-forme
partagée (2). A l'inverse des précédents
qui louent les applications de leurs partenaires, ceux qui
développent leurs propres outils se scindent également
en deux catégories. Alors que les éditeurs de
logiciels traditionnels tels Oracle, Siebel ou SAP (3) portent
leurs suites intégrées en ligne, d'autres comme
LinkUAll et Sevina se focalisent principalement pour l'instant
sur un mode de distribution de leurs applications à
travers le canal du web (4). En plus de leurs propres sites,
ces deux catégories
cherchent souvent à nouer des partenariats avec des
ASP indépendants.
Lieux de rendez-vous privilégiés des professionnels,
de nombreux portails verticaux (5) font figurer parmi leurs
services à valeur ajoutée des outils proposés
sous forme ASP. De leur côté, les "e-process
outsourcers" (6) selon Mercer se positionnent sur la
gestion externalisée des flux e-business dans l'entreprise.
Ces sortes "d'ASP de données" réclament
une intégration approfondie avec les systèmes
d'informations de leurs clients, et se basent pour cela sur
les standards du marché. S'adressant souvent à
des entreprises de taille plus importantes, les SSII (7) proposent
des services de gestion externalisée d'applications,
qu'elles soient packagées ou propriétaires,
qui couvrent les besoins de leurs clients de façon
personnalisée. Enfin, les deux dernières catégories,
les hébergeurs (8) et les grands opérateurs
(9), profitent également de leurs infrastructures réseaux
pour jouer un rôle de facilitateur ASP auprès
des autres modèles qui sont leurs clients.
Le
contrôle stratégique: gagner des parts de marché
D'après Mercer Management Consulting,
seul le contrôle stratégique pourra déterminer,
de tous ces acteurs, qui seront les vainqueurs et les perdants.
Ce terme indique pour l'entreprise sa capacité à
protéger ses sources de profit contre leur érosion
due à la concurrence et aux comportements de la clientèle.
Sur ce point, le cabinet identifie plusieurs facteurs qu'il
classe en fonction de leur impact, du plus élevé
au moins élevé. Le premier représente
le fait de coller aux standards de l'industrie. Pour Mercer,
les meilleurs dans ce domaine sont les éditeurs traditionnels
et les portails verticaux. Ensuite, la fidélité
des clients joue également un grand rôle par
rapport aux économies qu'ils réalisent dans
l'externalisation de leurs applications. Elle est accrue pour
les fournisseurs qui louent leur propre technologie ainsi
que pour ceux qui pratiquent l'infogérance des flux
e-business critiques, mais se montre très faible du
côté des plates-formes agrégeant des douzaines
de licences pour des outils souvent peu complexes. Puis, le
fait de proposer un contenu et des services originaux se retrouve
plus beaucoup plus souvent chez les éditeurs d'outils
en ligne et les portails verticaux, que chez les ASP avec
ou sans infrastructure, les SSII et les opérateurs.
Enfin, le rapport entre les coûts et l'échelle
se maintient en faveur des hébergeurs et des opérateurs.
[François
Morel, JDNet]
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