12/07/2000
Comment
Liberafilms vend des projections de film sur Internet ...
Depuis juillet 2000, le fournisseur
de contenu cinématographique en ligne Liberafilms
a ouvert au grand public les portes de sa plate-forme
VOD (Video on Demand) développée par la
SSII SL2K.
Une activité encore assez inédite sur le
Net, nécessitant de prendre en compte un grand
nombre de contraintes propres au réseau, et encore
réservée à une petite partie de privilégiés
câblés "haut débit"...
Pourtant Stéphane Dottelonde, producteur indépendant
de longs métrages (Dockers Films) a décidé
sans hésiter de parier sur Internet comme nouveau
mode de distribution d'une filmographie un peu plus originale,
susceptible de trouver un public sur le Net et en particulier
à l'international.
Qualité
plein écran et à l'international !
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Stéphane
Dottelonde
P-D.G.
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"L'élaboration
de notre plate-forme technologique a été
guidée par 3 objectifs principaux," explique
Stéphane Dottelonde, fondateur du site.
Tout d'abord une qualité de diffusion d'image la
plus parfaite possible, au moins VHS sinon DVD... Ensuite
une diffusion prévue pour l'international avec
les mesures techniques adéquates et enfin la possibilité
de pratiquer du programme à la demande (c'est à
dire en stream) sur les longs métrages.
Autant de critères indispensables pour convaincre
une industrie cinématographique réticente
à la diffusion de ses oeuvres sur le Web...
Une
architecture 6 tiers open source
La SSII qui a accompagné le site a alors fait le
choix d'une plate-forme entièrement faite maison
basée sur une architecture 6 tiers (5 serveurs
plus un serveur de paiement sécurisé). Entièrement
Open Source en dehors des serveurs de streaming (Windows
et Real), elle s'appuie sur le serveur d'application Zope
(voir
article) permettant d'effectuer des développements
orientés objet et sur une base de données
relationnelle MySQL pour la gestion des méta données
(notamment propre à l'indexation bibliographique
des films et leur adresse URL). A noter que le sixième
serveur de paiement doit gérer en temps réel
(système de pay per view) le paiement et la diffusion
du contenu.
La
gestion du copyright avec Windows 2000
C'est du côté de la sécurisation des
contenus numériques ainsi mis à disposition
que la mise en oeuvre s'est révélée
plus délicate...
En effet la plate-forme a fait le choix innovant du format
MPEG 4 (permet de diviser par 10 la taille d'un fichier),
dernier codec de compression en vigueur et s'est donc
trouvé pour cela astreinte à l'utilisation
des solutions Microsoft (seul le lecteur Windows Media
Player peut lire à l'heure actuelle le flux MPEG
4). "Néanmoins, lorsque nous avons cherché
à obtenir des informations du côté
de Microsoft, les renseignements sont restés très
sibyllins", déplore Renaud Dalbera, chef de
projet technique chez SL2K.
La protection des fichiers est ainsi assurée par
un premier chiffrement doublé d'un script (programme
ASX permettant de dialoguer avec le serveur de la plate-forme
et de délivrer notamment une clé pour lire
le fichier).
Cette protection est notamment utilisée dans le
cas du téléchargement de films puisque le
site propose également cette option. La clé
(générée dynamiquement à chaque
requête) expire au bout de 48 heures.
Pour les films en streaming, la protection est assurée
en masquant l'origine du fichier source.
Des
fichiers tous "akamaisés"
L'hébergement du site est assuré par Claranet,
néanmoins l'ensemble des fichiers ont été
akamaisés (prestataire Akamai) en vue de garantir
une perte de 0 paquet à la transmission et une
bonne réception de n'importe quel point du globe
(la société a pour l'instant diffusé
dans près d'une cinquantaine de pays différents
dans le monde : USA / Asie).
En amont, la numérisation et l'encodage sont assurés
dans deux formats différents que sont MPEG 4 et
Real G8. "Le format MPEG 4 couplé à
l'accélérateur de réseau que constitue
Akamai nous permet de proposer des films en quasi plein
écran", note Stéphane Dottelonde.
Dans
l'attente du haut débit généralisé...
Ainsi la plate-forme qui met à disposition près
de 240 films à disposition des internautes, accueille
environ 20 000 visiteurs chaque mois et enregistre
près de 400 000 pages vues.
L'investissement technologique que la société
préfère passer sous silence (moins de 50
MF) sera-t-il donc rentabilisé ?
Le fondateur parle de connaissance fine des goûts
des spectateurs et d'impact sur le prix d'acquisition
de film...
[Alexandra
Bissé , JDNet]
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