12/08/2000
Qualité
de service : les entreprises parient à 97 %
sur les SLA en interne
Sur
la demande de la société ClarITeam,
spécialisée dans la mesure de la performance et
de la qualité de service pour les systèmes d'informations
complexes, le cabinet d'études IDC
vient de finaliser une enquête réalisée
auprès de 320 directeurs européens. Ces derniers
se répartissent entre des directeurs financiers et des
directeurs de centres d'activité (business units). Exerçant
en majorité dans des sociétés de plus de
2 000 salariés en France, Grande-Bretagne et
Allemagne, ils ont pu apporter leur vision sur l'importance
accordée par leur entreprise à l'égard
de ses systèmes d'informations et sur le rôle de
la qualité de service dans leurs pratiques en interne.
97
% jugent l'informatique critique pour leur métier
Avant de s'intéresser à la mesure
de la qualité de service, le rapport d'enquête
IDC évalue la considération accordée par
les dirigeants à leur informatique interne. Une première
réponse apparaît à travers les budgets qui
y sont attribués. 25 % des répondants avouent
ainsi accorder moins de 5 % de leur chiffre d'affaire à
ce poste. La majorité (59 %) y consacre entre 5 et
10 % et le reste est situé au dessus. Pour 80 %
d'entre eux, ce centre d'investissement spécifique reste
centralisé avec des centres de coûts séparés.
A la question "quelle importance revêtent les technologies
de l'information dans le succès opérationnel de
votre business unit ?", les directeurs estiment celle-ci
critique à 97 %. Les 3 % restants n'y accordent
qu'une importance moyenne, ce qui pourrait être pire.
D'une manière générale, les deux derniers
points cumulés montrent bien à quel point l'e-business
a transformé la vie des entreprises. En revanche, quel
que soit le pays et le segment considéré, les
directeurs déclarent à près de 64 %
ne disposer d'aucun contrôle sur la dépense informatique.
Une
perception mitigée des services internes
Devant attribuer une note sur 10 à
la qualité des services fournis en interne par leur DSI
(direction des systèmes d'information), tous les responsables
financiers et d'activités interrogés se montrent
au minimum neutres sur le sujet. Ainsi, 26 % donnent une
note de 5/10, la moyenne étant située autour de
7/10. Mais d'un autre côté, les objectifs business
semblent mal compris par les DSI, et l'adéquation de
la solution applicative à la demande fonctionnelle ne
suscite qu'une satisfaction
très mitigée. D'une part, 30 % refusent de
répondre à ces questions. D'autre part, 21 %
des directeurs, parmi ceux ayant bien voulu répondre,
témoignent d'une mauvaise communication entre son département
et la DSI. 68 % dévoilent une compréhension
mutuelle de qualité moyenne. D'une manière générale,
seulement 11 % en moyenne s'estiment satisfaits de la réponse
technologique à leurs attentes.
En évolution constante dans le contexte actuel de hausse
de la demande, le rôle de la DSI est souvent perçu
à la fois comme un centre de coûts et un fournisseur
de services. Si cette dernière proposition paraît
la plus appropriée, le centre de coûts gagne du
terrain, ce qui montre bien l'importance pour les responsables
informatiques de sortir de leur rôle exclusivement technique
pour s'intéresser davantage aux processus métiers
de l'entreprise.
La moyenne des notes attribuées par les directeurs tombe
à 5,9/10, soit 0,9 points en faveur d'une perception
en tant que fournisseur de services.
100 %
des grandes entreprises ont recours aux SLA
Les SLA (Service Level Agreement), ou accords
sur la qualité de service, permettent de définir
sur le papier les services qui doivent être fournis, leurs
critères d'acceptabilité et de compatibilité
aux objectifs, la fréquence et la forme des rapports
et les pénalités éventuellement associées.
En règle générale, ils doivent être
établis contractuellement.
Pour IDC, le déséquilibre entre la demande et
le résultat final dope l'usage des SLA pour mesurer la
qualité de service (QoS) en interne. Cette conclusion
est directement confirmée par les directeurs, puisque
96 % d'entre eux y recourent à la fois en interne
et en externe. Les 4 % restants ne contrôlent apparemment
que leurs prestataires externes. L'évolution de l'usage
des SLA en interne se fait aussi clairement sentir en comparaison
avec son précédent rapport du cabinet d'études
sur le sujet, dans lequel 50 % des décideurs interrogés
seulement déclaraient cette pratique. Quant à
la question de savoir si les SLA sont des outils efficaces,
94 % répondent aujourd'hui qu'ils sont appropriés
pour coller à la demande fonctionnelle.
Une
majorité pour accroître les budgets de QoS
De retour aux aspects budgétaires,
plus de 75 % des managers en moyenne connaissent la part
du budget informatique consacré aux opérations
portant sur la qualité de service. Pour presque 60 %,
cette part se situe entre 3 et 6 %. Pour l'avenir,
une augmentation des coûts engagés sur ce poste
est envisagée, voire désirée, par près
de 55 % des directeurs interrogés. Seulement 6 %
prévoient de réduire le budget associé
aux SLA et les autres s'estiment en accord avec un maintien
des investissements en cours. A titre indicatif, 100 %
des répondants pensent que leur société
dispose des outils nécessaires pour mesurer la qualité
de service.
Enfin, les accords en place touchent actuellement plus aux aspects
techniques qu'aux processus métier. Environ 85 %
des entreprises font pencher la balance du côté
technique, 25 % ne considérant même pas le
second volet. Or, les directeurs souhaiteraient à près
de 80 % qu'ils soient rédigés en fonction
des résultats escomptés sur le plan fonctionnel.
[François
Morel, JDNet]
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