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18/12/00

Comment Answork a construit sa plate-forme avec Commerce One et Peoplesoft

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Suite à une réflexion engagée il y a deux ans, les trois banques BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole se sont alliées avec Cap Gemini, devenu depuis Cap Gemini Ernst&Young (CGEY), sur un projet de place de marché b-to-b. Avec pour objectif de réaliser des économies substantielles sur leurs achats de biens et services de fonctionnement, la société Answork est née en mars 2000 avec un capital de départ de 15 millions d'Euros réparti équitablement au niveau des participations entre les quatre fondateurs.
"Nous nous considérons comme un facilitateur d'échanges" déclare Dominique Engasser, son directeur général nommé à la mi-septembre. "Nous assurons l'automatisation des processus, mais pas la mise en concurrence des fournisseurs qui n'est pas notre métier. De fait, tout le monde y gagne, car nous supprimons les sources de litige liées aux non-paiements ou décalages de paiements qui coûtent chers aux fournisseurs."

30 millions de francs de transactions en 2 mois...
Entrée en production début octobre, la place de marché privée Answork regroupe actuellement une quinzaine de fournisseurs dont Manutan, Roneo, Xerox et Ricoh. Après deux mois d'exploitation, elle enregistre un volume de transactions d'environ 30 millions de francs. Le modèle d'affaires fait intervenir trois formes de rémunération : à la connexion, à l'utilisation (forfait pour un nombre donné de transactions), et sur les services complémentaires facturés de façon spécifique.
Côté effectifs, la société emploie à présent près de 70 personnes dont 30 délocalisées chez CGEY sur le développement permanent de la plate-forme.
Sur les 40 autres collaborateurs, un tiers se charge de la maîtrise d'ouvrage et de la conception de nouveaux produits. Un second tiers intervient chez les clients sur l'intégration du système avec leur back-office. Le reste assure la partie commerciale et marketing.


et 30 % d'économies grâce à un processus complet

Dominique Engasser
Directeur général
"Nous pensons pouvoir économiser jusqu'à un tiers de nos dépenses sur nos achats de fonctionnement qui sont peu coûteux (2 000 francs en moyenne) mais très nombreux" dévoile Dominique Engasser. "Notre grande spécificité tient dans le fait que nous traitons l'ensemble des relations commerciales de A à Z depuis la consultation du catalogue jusqu'au paiement de la facture."
L'utilisateur qui souhaite acheter des fournitures de bureau commence donc par choisir ses produits et services, puis établit sa demande d'achat qui est envoyée automatiquement à son supérieur hiérarchique grâce à un workflow établi en fonction de règles métier entièrement paramétrables. Après avoir reçu l'e-mail correspondant, ce dernier peut vérifier tous les attributs avant de la valider. Une fois approuvée, la demande se transforme en commande transférée chez le fournisseur adéquat, qui confirme en ligne la disponibilité ou non du produit et assure son expédition.
"L'approvisionneur peut constater la réception complète ou incomplète et présenter sa facture de façon électronique" continue Dominique Engasser. "Le bon à payer est donné automatiquement, et il est possible de le régler soit par l'envoi d'un fichier correspondant, soit par l'envoi direct des données dans le système de gestion du fournisseur."

6 mois de développements, une véritable prouesse !
Finalisé à la fin du mois de mars 2000, le business plan prévoit une rentabilité en 2002. A partir de cette date, les actionnaires se lancent dans les activités de recherche du personnel, de commercialisation sur le nom et de choix d'une plate-forme appropriée.
Cap Gemini Ernst&Young, qui assure depuis l'exploitation de la plate-forme hébergée dans son centre d'infogérance, joue alors le rôle d'intégrateur. En mai, la solution de Commerce One est retenue et son implémentation démarre dans la foulée avec le développement de quelques spécificités.
Concernant la partie e-procurement (gestion des approvisionnements), son déploiement se termine aux alentours du 15 septembre. "Ce qui a motivé notre choix fut d'abord la capacité de montée en charge rapide pour d'importants volumes avec un excellent niveau de service" témoigne Dominique Engasser. "De plus, Commerce One a développé le Global Trading Web qui se charge de l'interconnexion entre ses différentes places de marché à travers le monde. Depuis Answork, il est possible d'aller chercher des fournisseurs sur une place de marché japonaise bâtie sur la même plate-forme, et les grands comptes cherchent des solutions mondiales."

Près de 120 millions de francs sur la technique
Le choix de Peoplesoft pour la partie concernant la présentation des factures (e-fulfillment) et le paiement est intervenu un peu plus tard, aux alentours de septembre. "Nous avons co-développé avec eux leur composant Marketpay" détaille Dominique Engasser. "Il s'agit d'une solution assez unique au monde intégrant les savoir-faire des différentes banques." A l'heure actuelle, les développements se poursuivent sur cette partie qui devrait être opérationnelle vers la fin du premier trimestre 2001. Côté sécurité, les échanges sont chiffrés sur différents niveaux grâce au protocole SSL 128 bits, et la réalisation des paiements a recours à des certificats PKI.
Au total, Answork a réclamé un investissement global de 200 millions de francs. 60 % de cette somme ont été consacrés à l'achat des licences et des serveurs Compaq, à l'intégration et aux développements. Les 40 % restants concernent la partie commerciale et marketing. Une importante campagne de publicité a en effet été engagée récemment, avec de nombreux supports dans les principaux titres de la presse économique et informatique au format papier.

De nouvelles banques en pilote dès le 1er janvier
"Le projet s'est remarquablement bien déroulé et nous sommes sur de très bons rails dans un marché en pleine explosion" constate Dominique Engasser. "Notre ambition vise à réaliser près de 20 % de part de marché en France sur le segment des achats de biens et services de fonctionnement réalisés sur Internet. Pour l'instant, seuls les actionnaires sont opérationnels, mais nous prévoyons de faire rentrer d'autres banques en pilote dès le 1er janvier 2001."
Enfin, de nombreuses évolutions sont encore prévues sur le plan fonctionnel, en particulier la mise à disposition de nouveaux outils sous forme ASP (location d'applications en ligne). Par ailleurs, une expansion internationale est inscrite au programme, mais aucune date ne nous a été communiquée pour l'instant.
[François Morel, JDNet]


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