21/12/00
Metromedia
et AboveNet prennent d'assaut le sous-sol parisien avec leur
fibre
Racheté
en 1999 par l'opérateur américain de réseaux
métropolitains optiques MetroMedia
Fiber Networks, le fournisseur mondial de transit IP AboveNet
a construit depuis sa création (en 1996) son réseau
international "One-Hop" qui s'étend aujourd'hui
sur près de 2 millions de kilomètres.
Reliant à l'heure actuelle une vingtaine de grandes villes
dans le monde, ce backbone privé à la capacité
globale de 122 Gbps devrait encore s'étendre autour
de la planète en reliant 8 nouveaux ISX (Internet
Services eXchanges) ou centres sécurisés de connectivité
d'ici 2004.
La société, qui facture ses prestations au Mbps
consommé, y prend en charge les routeurs de nombreux
ISP en leur garantissant un "trafic illimité".
Dans le même temps, elle y héberge les fournisseurs
de contenu et les entreprises qui ont besoin d'une connectivité
à l'échelle mondiale.
En soutien de ses infrastructures à haut débit,
AboveNet a signé au total 457 accords de peering
avec d'autres opérateurs IP correspondant à 902 sessions,
ou interconnexions physiques avec leurs réseaux et sous-réseaux.
Se déclarant détentrice d'un record dans ce domaine,
la société peut ainsi faire transiter le trafic
de ses clients par la plupart des routes existantes d'Internet.
Un ISX de 500 m2 chez Redbus refait
aux normes.
Dans
les jours qui viennent, AboveNet s'apprête à communiquer
sur l'ouverture récente de son nouvel ISX parisien, une
salle blanche de 500 m2 située dans les locaux de
Redbus
Interhouse à Courbevoie (92). "Nous avons pris
un étage complet que nous avons fait reconstruire à
nos normes, en ne conservant que les apports de Redbus en terme
d'énergie et de refroidissement" déclare,
François Guillemot, directeur d'AboveNet pour la France.
"Nous y avons redéfini toute la sécurité
physique et logique, et avons recâblé les infrastructures
de réseaux data et IP. Ce premier ISX en France dispose
déjà d'une connexion STM-16 et de deux STM-4,
qui correspondent à plus de 3 Gbps en matière
de disponibilité." Dans
ce centre, les ISP pourront s'échanger des services et
les dotcoms diffuser du contenu avec l'aide de personnel d'astreinte
centré sur les aspects de connectivité.
120 km de fibre noire dans la
capitale début 2001.
En
parallèle pour la France, deux autres activités
sont entretenues par le fournisseur et sa maison-mère.
D'une part, il s'agit du transit international à travers
One-Hop et les différents accords de peering, et d'autre
part de la location des fibres du réseau métropolitain
de 120 km en cours de mise en place à Paris et dans
les Hauts-de-Seine (à commencer par Courbevoie et Clichy).
Engagés depuis le deuxième trimestre 2000, les
travaux devraient normalement se terminer au tout début
de l'année à venir. "Dans le courant 2001,
nous irons jusqu'à 150 km de fibres" dévoile
François Guillemot. "Après, nous allons continuer
de construire mais nous ne communiquons aucun chiffre supplémentaire
pour l'instant."
Concernant
son activité principale, le groupe MetroMedia en tant
que tel assure dans les faits la pose de câbles optiques,
achetés à des fournisseurs spécialisés,
dans les sous-sols des grandes métropoles mondiales.
Sur un programme concernant 67 villes à terme, une
douzaine sont en cours d'équipement en Europe, dont Paris.
Puis, la firme exploite sa fibre noire en
la louant à prix fixe sur des périodes
de 15-20 ans à des opérateurs qui l'allument
selon leurs besoins. L'usage de la technologie de multiplexage
DWDM permet enfin à ces derniers de multiplier par 6
la capacité de leur réseau. La concurrence étant
féroce, le haut débit généralisé
à Paris ne semble donc être plus qu'une question
de délais de plus en plus courts.
[François
Morel, JDNet]
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