Journal du Net > Solutions >  XML: standard unique ou multiplication des formats propriétaires ?
Article
 
26/12/00

XML: standard unique ou multiplication des formats propriétaires ?

  Envoyer Imprimer  

Lancé en février 1998 à l'initiative de l'organisme de normalisation Internet W3C ou Worldwide Web Consortium, le langage XML (eXtensible Markup Language) doit son invention à John Bozak, l'un des gourous technologiques de l'éditeur Sun, à qui l'on doit également l'existence de la technologie Java multi-plateformes.
Créé dans l'optique de constituer un standard pour les échanges commerciaux sur le web, ce langage a pour vocation de remplacer les échanges de données informatisés (EDI) propriétaires. Or, XML n'est pas un standard en soi. Son rôle consiste d'abord à permettre la description organisée des types de données échangées entre les applications des différents partenaires intervenant lors de transaction b-to-b.
Mais tous les codes de champs correspondant aux données intervenant lors des échanges doivent être normalisés afin que les applications puissent communiquer entre elles. Concrètement, si l'entreprise A définit son champ produit dans sa base de données par la variable PDT, le système de l'entreprise B qui comprend uniquement la variable PROD ne peut communiquer avec la première, sauf en faisant intervenir un middleware spécifique. Evidemment, cet aspect peut encore s'avérer beaucoup plus problématique lorsque les transactions ont lieu sur une place de marché où figurent des centaines voire des milliers de fournisseurs.

ebXML, UDDI, eBIS-XML, Biztalk : que choisir ?
D'après Armel Guillet, porte-parole du Cigref, le Club informatique des grandes entreprises françaises, "nous observons que le développement de plusieurs spécifications est source d'inquiétude et peut poser des problèmes. De fait, il n'existe pas vraiment d'interopérabilité. Au départ, nous tablions sur l'idée d'un XML universel, mais nous retombons aujourd'hui sur des formats propriétaires."
A l'origine, ebXML, la première spécification apparue sur le marché, tirait une certaine légitimité du fait d'avoir été lancée conjointement par les Nations Unies (UN/CEFACT) et l'organisme officiel de standardisation XML OASIS. En parallèle, Microsoft a lancé sa propre spécification Biztalk. A l'inverse de ces deux dernières, qui regroupent aujourd'hui un grand nombre d'acteurs, d'autres sont apparues, comme cXML, et eBIS-XML conçue par l'organisme XMLBasda et qui regroupe seulement 13 éditeurs. Dans ce contexte, il devient en effet difficile de parler de normalisation des échanges dans un cadre de commerce international.

Des normes standardisées par secteur d'activité.
Du temps de l'EDI, nombre d'entreprises ont dû s'organiser avec leurs partenaires du même secteur d'activité afin d'harmoniser leurs référentiels de données. De fait, des spécifications XML spécifiques existent pour certains secteurs d'activité, comme celle de l'Acord (Association for Cooperative Operations Research and Development). En parallèle, le parlement belge devrait être d'ici peu confronté à l'établissement par la loi d'une spécification XML destinée au secteur de la santé. Mais qu'en est-il des places de marché horizontales ? Ces dernières regroupent en effet des entreprises de tous secteurs pour y gérer, par exemple, l'ensemble de leurs achats généraux ou de bureautique qui sont souvent les mêmes pour tous. De plus, les grands logisticiens comme UPS ou FedEx se doivent de coller à toutes les normes, qu'elles soient définies pour tous les échanges commerciaux ou simplement ceux d'un secteur particulier.

Un espoir de normalisation à travers l'UDDI.
Aujourd'hui, un nouveau standard nommé UDDI, qui découle de plusieurs technologies comme XML et HTTP semble faire beaucoup plus d'émules parmi les éditeurs. De plusieurs dizaines de participants ses premiers mois d'existence (parmi lesquels Oracle, SAP, Commerce One, IBM, Ariba, I2 et Microsoft), cette spécification continue d'attirer les plus grands noms. En novembre dernier, le nombre de participants avait déjà triplé depuis son pré-lancement cet été. Ainsi, parmi les derniers arrivants figurent d'importants éditeurs comme Borland et Intershop. En attendant, dans le contexte actuel un peu fouillis, beaucoup de ces acteurs participent en même temps à plusieurs des autres initiatives déjà citées, en particulier l'ebXML. Car aujourd'hui, ces deux formats semblent tenir le haut du pavé et aucun éditeur d'applications sur ce marché ne voudrait s'extraire de la spécification ultime. Tous paraissent y travailler, et il se pourrait que malgré la multiplication des formats, beaucoup d'entre eux disparaissent au cours des deux ans à venir afin d'aboutir à la norme unique tant attendue.
[François Morel, JDNet]


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Recourir à un service cloud comme unique solution de stockage de fichiers, vous y croyez ?

Tous les sondages