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01/12/2001

Comment remédier au plantage des sites événementiels

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Lors de grands événements, de nombreux sites web doivent gérer un flux de visiteurs inhabituel, voire démesuré. Les pages demandées doivent pourtant être envoyées rapidement. Pour cela, les concepteurs des sites attendent des machines qu'elles puissent assumer cette montée en charge, et des tuyaux (bande passante) qu'ils adaptent leur débit pour éviter les bouchons.
Or, comme le souligne Philippe Martel, directeur de la division Internet chez Colt, "il faut distinguer deux types d'événements : programmés ou imprévisibles. Mais dans tous les cas, on constate les mêmes phénomènes (Rolland Garros, le Tour de France, la formule 1, etc) : la montée en charge de ce type de site peut alors multiplier par 10 et jusqu'à 50 l'audience habituelle. Les vrais pics d'audience durent environ cinq heures, puis on constate une première retombée significative, et enfin un retour progressif à la normale sur une ou deux semaines."

Augmenter la bande passante ?
Alors, les responsables de sites négocient le plus souvent la possibilité avec l'hébergeur d'augmenter la taille du tuyau vers leurs sites en fonction des besoins (par l'allocation dynamique de bande passante). Ces offres sont d'ailleurs au catalogue de nombreux hébergeurs pour des périodes données avec un surcoût contractuel selon la durée. "Pour un hébergeur, ce type de manipulation ne pose aucun problème et peut s'effectuer très simplement, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un opérateur internet. Mais attention, cela est souvent insuffisant pour résoudre le problème," précise P. Martel. En effet, ce genre d'incident devrait plutôt inciter les concepteurs de sites à identifier les goulets d'étranglement. Comme expliqué ci-dessus, la bande passante peut en être un. Toutefois, c'est le plus simple à résoudre.

Et si le problème venait aussi (voire surtout) des applications ?
Lorsqu'un logiciel contribue à ralentir les temps de réponse, les décideurs doivent alors se demander si le service rendu justifie vraiment cette perte d'efficacité, premier grief des internautes.
"La course effrénée à la technologie amène souvent les entreprises à faire des choix technologiques complexes injustifiés. Pourquoi développer un site totalement dynamique quand des pages statiques suffiraient. Le serveur de bases de données peut très vite saturer et engendrer des temps de réponse faramineux. La mode qui consiste alors à ajouter des serveurs ne résout pas forcément le problème. En effet, le même moteur doit toujours traiter les requêtes !" constate P. Martel. Il est vrai que dans cette situation, allouer plus de bande passante est totalement inutile. Elargir l'autoroute lorsque le guichet du péage ne laisse passer les véhicules qu'au compte goutte ne va pas accélérer le trafic...

Les vertus des pages statiques
P. Martel apporte une première réponse en affirmant : "De grands sites d'informations ont su faire le choix du statique pour les pages principales, même si elles sont générées à partir de données stockées dans des bases. Alors, sur des événement ponctuels, il est possible de négocier avec son hébergeur un trafic plus important uniquement sur quelques pages statiques. Par exemple, sur F1-live.com, l'audience est multipliée par 40 les week-ends de grand prix, et souvent dès les essais libres le jeudi soir. Les pages les plus demandées restent pourtant la page d'accueil et trois ou quatre pages (suivi, score,…)." Effectivement, diffuser des pages statiques sur son serveur Internet n'empêche nullement de stocker l'information dans une base de données. Quant à la rotation des bandeaux publicitaires, les serveurs spécialisés (en régie ou en interne) seront beaucoup plus réactifs et moins pénalisants.

Eviter la course à la technologie
Pourtant de nombreux sites se contentent d'ajouter régulièrement des serveurs et des routeurs, avec équilibrage de charge, etc. "Justement, l'architecture réseau est l'autre point délicat. Avec des applications trois tiers et du middleware, plusieurs briques logicielles doivent collaborer pour renvoyer une page HTML. Or les spécialistes du logiciel se sont souvent mêlés d'optimisation réseau, et le résultat est trop souvent décevant. A chacun son métier ! Encore une fois, pourquoi partir sur des architectures très lourdes, quand cela est rarement justifié. Le syndrome de la course à la technologie fait toujours des victimes !" conclut P.Martel

[José DIZ, JDNet]


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