14/02/01
François Broch, Invensys CRM :
"Cava, le mariage entre Java et les contraintes"
Créée
en août 2000 suite au rachat de l'éditeur de
progiciels de gestion intégrés Baan, Invensys
CRM est une filiale d'Invensys Software Systems.
Cette dernière représente un CA de 2,5 milliards
de dollars pour un effectif de 12 500 employés
et constitue l'une des divisions d'Invensys
plc., l'une des plus grandes sociétés
britanniques, positionnée sur le pilotage industriel.
Au total, le groupe réunit 100 000 collaborateurs
et réalise un chiffre d'affaires de près de
15 milliards de dollars.
Aujourd'hui, Invensys CRM apporte un focus particulier sur
les moteurs de configuration et le commerce collaboratif,
pour lesquels elle a développé ses propres
technologies. A l'occasion de l'inauguration de sa filiale
française fin janvier 2001, l'équipe dirigeante
du nouvel éditeur s'est déplacée à
Paris. Robert Karulf, le président et CEO d'Invensys
CRM, et François Broch, vice-président en
charge de la stratégie commerciale en France et Europe
du Sud, apportent un éclairage sur les activités
technologiques de l'entreprise et sa stratégie. .
JDNet
Solutions : Huit mois après le rachat de Baan, quel
bilan tirez-vous de cette opération ?
Invensys CRM : Baan était l'éditeur
d'ERP dont les progiciels correspondent le mieux à
notre métier
: ils s'adaptent bien aux entreprises du secteur industriel.
Or, plutôt que d'acheter les licences de la solution,
nous avons décidé d'acquérir la société
entière. Cette dernière présentait
des technologies de pointe, mais une situation financière
déplorable.
En matière de gestion de la relation client, Baan
avait acquis des technologies majeures en menant plusieurs
rachats successifs : Aurum et Matrix
pour la partie d'automatisation des forces de vente, puis
Beologic et Antalys dans le domaine de la configuration.
Nous avons donc extrait ce capital technologique orienté
CRM pour créer une société indépendante
capable de s'adresser à une base clientèle
beaucoup plus large. A présent, Invensys CRM nous
permet aussi de cibler les acteurs clefs de la gestion de
la relation client, comme SAP, Siebel et Oracle, en leur
vendant nos moteurs. Notre volonté est de proposer
la technologie de configuration la plus aboutie du marché.
Pouvez-vous
en dévoiler un peu plus la teneur ?
Dans notre produit qui devrait être
commercialisé officiellement en juin, nous proposons
différents niveaux de configuration. Pour cela, nous
avons développé une technologie propriétaire
du nom de CAVA, qui représente le mariage entre Java
et le "C" de "contraintes". Il s'agit
d'un langage de règles très puissant, qui
dispose d'une orientation fonctionnelle et fait preuve d'une
vitesse d'exécution très rapide. Comme les
composants métiers peuvent être assemblés
visuellement, cette technologie peut-être employée
par des non-techniciens.
Quel
investissement avez-vous consacré au développement
de cette technologie ?
Le calcul est simple : 54 années/homme
ont été nécessaires pour élaborer
la nouvelle version du moteur central. L'idée que
nous avons entretenue est de pouvoir l'utiliser dans les
mêmes conditions qu'auparavant, ce qui fait que les
clients actuels pourront bénéficier de la
compatibilité sans engager de coûts supplémentaires.
Ces six derniers mois, nous avons aussi été
occupés à développer les technologies
de pointe dans les composants qui entourent le produit,
notamment dans les domaines transactionnel et marketing.
Nos orientations fonctionnelles nous conduisent à
approfondir plutôt qu'à élargir notre
champ d'action en matière de technologies, car nous
souhaitons d'abord faciliter la façon de mener des
affaires.
Aujourd'hui, nous disposons déjà de la version
5.0 Bêta de notre outil de configuration. Ensuite,
les différentes technologies que nous développons
pourront être utilisées dans n'importe quel
produit.
Cela veut-il
dire que vous allez ouvrir Cava comme Sun l'a fait dans
le passé avec Java ?
Il est clair que Cava pourrait aussi
être utilisé dans d'autres domaines que la
configuration. Mais il s'agit d'une technologie qui nous
est propriétaire. Nous discutons avec des universités
pour leur permettre d'étudier le moteur, mais nous
ne procéderons pas à la manière de
Sun.
Quelles
sont vos prochaines orientations produits ? La configuration
vous ouvre-t-elle d'autres portes en matière de solutions
complémentaires à votre offre ?
Nous sommes partis de la technologie
client/serveur de Baan et nous avons lancé nos composantes
web et ASP au cours des six derniers mois. Une nouvelle
version de l'offre SFA (automatisation des forces de vente)
est sortie le 15 septembre avec des contrats signés
juste après. Aujourd'hui, nous constatons un mouvement
fort de la vente directe vers des modèles indirects.
Dans le b-to-b, la transition se fera donc du CRM vers le
PRM, ou gestion des relations entre partenaires au sein
d'une même chaîne logistique. Ceux-ci doivent
s'assurer, entre autres, que les produits vendus répondent
à la demande en terme de qualité, que la formation
dispensée autour des produits est efficace, que les
prix sont négociés, etc. Or, le PRM, qui est
une combinaison savante de la configuration et de l'automatisation
des forces de vente, offre la possibilité de pratiquer
du design collaboratif. Nous développons des solutions
verticalisées, et après notre produit dédié
au secteur de l'assurance, nous terminons notre solution
PRM qui fonctionne avec des canaux de vente indirects.
Qui
sont vos clients et quels bénéfices retirent-ils
de votre outil de configuration ?
Par exemple, la société
General Trailers construit des remorques. Leurs commerciaux
utilisent nos produits, et envoient ainsi leurs ordres garantis
à 100 % sans erreurs. Leur retour sur investissement
est très rapide, tout comme celui de Benetton, qui
pratique la configuration de masse et le contrôle
de pertinence à l'aide de nos technologies. Avec
notre configurateur, il est très difficile de placer
un ordre erroné, et les entreprises qui doivent paramétrer
chaque commande sont nos meilleurs prospects. C'est le cas
d'EDS, qui a recours à notre technologie pour configurer
ses offres de serveurs.
Actuellement, près de 35 000 personnes
sont devenues nos utilisateurs, et ce sans nécessiter
de formation car notre solution leur dit tout ce qu'ils
doivent apprendre.
Vous
venez dernièrement d'ouvrir votre filiale française.
Avez-vous déjà signé de nouveaux clients
?
Pas encore, mais Baan comptait déjà
une vingtaine de clients dans la zone France et Europe du
Sud, qui sont venus nous rejoindre après l'acquisition.
Avant de signer de nouveaux clients, nous voulons d'abord
conserver les anciens en nous assurant qu'ils sont satisfaits.
Aujourd'hui, nous essayons de regarder au delà de
cette base, et nous commençons par être nos
premiers utilisateurs en nous occupant de nos propres besoins
et de nos contacts. Notre modèle d'affaires se traduit
par la locution "pas de surprises".
François Broch, 54 ans, est notamment
chargé de la commercialisation et du déploiement
des solutions de gestion de la relation client d'Invensys
CRM en tant que vice-président pour la France et
l'Europe du Sud. A ce titre, il reporte à Sumant
Gupta, V-P et directeur général EMEA. Depuis
novembre 1998, il travaillait chez Computer Associates,
où il a d'abord été directeur commercial
de MK Group, puis d'Interbiz Supply Chain Group. Auparavant,
il a été basé pendant 5 ans aux
Etats-Unis, en tant que directeur des ventes régionales
de la société de services GSI. Il a également
exercé la fonction de directeur commercial de la
société SE Technologies France.
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