03/05/2001
Comment
Sebo.com a profité du Tremplin e-Business pour prendre
son envol
Créée
à Hong-Kong en 1997 par Sébastien Breteau,
son actuel président-directeur général,
la société Sebo
est spécialisée dans l'import/export d'objets
promotionnels entre l'Asie et l'Europe. Avec un effectif
d'environ 40 personnes réparties dans quatre
pays (France, Hong-Kong, Chine et Bengladesh), l'entreprise
a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions
de francs en 2000. Le 22 janvier dernier, le site Sebo.com
a été mis en ligne en direct lors de l'opération
Tremplin
e-Business chapeautée par IBM
au Palais des Congrès. Etaient également présents
lors de cette exposition inédite de transformation
e-business les autres intervenants sur le projet, comme
la filiale Lotus
de Big Blue, l'éditeur Ariba,
les équipementiers Cisco
et Nokia,
et la société de conception et design de sites
Internet Ogilvy.
150 % de croissance du CA
prévu grâce au .com
Et en à peine plus d'un mois, "nous avons multiplié
le CA coté (selon devis) par sept, et 60 %
de nos anciens clients ont utilisé l'interface que
nous leur proposions", dévoile Sébastien
Breteau. "Nous enregistrons en moyenne près
de 1 200 visites par jour, et nous avons récupéré
près de 800 nouveaux prospects que nous suivons.
A titre de comparaison, je pense que nous n'avons totalisé
que 250 prospects environ en quatre ans d'existence."
Au final, grâce à son nouveau site et à
l'opération promotionnelle du Tremplin e-Business,
Sebo ambitionne à présent d'atteindre les
50 millions de francs de chiffre d'affaires en 2001.
Internet, intranet, extranet et
place de marché
|
Sébastien
Breteau
Fondateur et P-DG
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A la
fois site Internet ouvert à tous et extranet pour
les clients B to
B, Sebo.com joue également le rôle d'intranet
international entre les filiales de l'entreprise. Ce dernier
donne accès comme une place de marché à
toutes les parties impliquées dans la chaîne
de l'import-export, depuis l'usine de fabrication jusqu'au
client revendeur en passant par le transporteur. En parallèle,
un autre site mySebo.com donne aux fournisseurs la possibilité
d'enrichir la base de données produits, qui constitue
le premier des attraîts pour les clients disposant
via leurs bureaux virtuels de véritables extranets
personnalisés sur Sebo.com.
Suivi
des commandes et des livraisons
"En plus de la base de données qui est le coeur
de notre société, nous apportons aussi un
certain nombre de services uniques tels que le suivi des
commandes et de la chaîne logistique en temps réel",
indique Sébastien Breteau. "Les clients peuvent
par exemple disposer au plus tard 12 heures après
sur leur extranet dédié des photos de produits
prises par les inspecteurs qualité. Ils sont également
tenus au courant si le bateau transportant leurs produits
vient d'accoster au port du Havre. Nous avons également
développé un moteur de recherche spécialisé
pour le marché des objets promotionnels où
la requête peut s'effectuer en fonction de critères
ayant trait à la cible, au type d'opération
marketing, au budget unitaire ou même aux délais
de livraison."
Lotus
Domino sans limitation technique ?
Démarré
en avril 2000, le projet de refonte web du système
d'informations s'est déroulé en plusieurs
phases. En mai, le choix de la plate-forme s'est porté
sur l'architecture Domino/Notes de Lotus en version R5 (la
dernière dotée du même moteur Java que
IBM Websphere), pour ses capacités de synchronisation
entre les bases de données localisées dans
les différentes filiales, et pour ses technologies
de workflow. Au
bout de deux mois et demi, la partie intranet a été
finalisée par l'équipe de développeurs
chinois recrutée pour l'occasion, qui a continué
à assurer la quasi-totalité des développements
par la suite.
"Lotus est aussi la raison pour laquelle nous avons
été sélectionnés par IBM vis-à-vis
de l'opération Tremplin e-Business, car nous avons
réussi à poursser leur technologie très
loin", déclare Cyrille Drouin, directeur technique
de Sebo. "Pour le paiement, par exemple, Sebo.com s'appuie
sur la solution Sherlock du Crédit
Lyonnais, qui n'avait jamais été interfacée
avec Domino. Pour y parvenir, nous avons créé
des servlets qui nous ont permis d'intégrer l'API
de Sherlock dans Domino. Nous n'avons pas encore trouvé
de limitation à Lotus aujourd'hui."
En
cours : l'intégration à la place de marché
d'Ariba
"La seconde phase de mise en place du site Internet
et de l'extranet s'est avérée plus complexe",
explique Cyrille Drouin. "Il fallait à la fois
trouver le design, mettre en place la base de données
produits, et créer un site web qui puisse être
géré par les non-techniciens de l'équipe
marketing." Réalisée en coopération
avec l'agence Ogilvy pour sa conception graphique et la
personnalisation, cette étape a pris un peu plus
de quatre mois. Les deux derniers mois avant le lancement
ont été consacrés à l'intégration
entre les deux parties, qui s'effectue à l'aide des
technologies Java et XML. La plate-forme est également
interconnectée à l'outil de personnalisation
d'Esual Software,
ainsi qu'au progiciel de ShipVision
pour le suivi logistique.
A présent, les développeurs se sont tournés
vers l'intégration avec la place de marché
B to B Ariba Commerce Services Network. "Nous sommes
capables à partir de notre système de générer
des catalogues en cXML (la spécification d'Ariba)
qui seront visibles par les entreprises présentes
sur cette place", affirme Cyrille Drouin. "Nous
développons une interface PunchOut et ces personnes
iront chercher sans le savoir leurs objets promotionnels
sur Sebo.com."
La
technique 4 à 5 fois moins chère
que le Tremplin
Au
final, le budget consacré sur le plan technique se
monte à près de 4,5 millions de francs,
dont 2,5 millions attribués
en bonne partie à l'équipe chinoise pour les
développements. Sur ce total, de 1 à
1,5 million de francs ont été consacrés
aux équipements, notamment Cisco au niveau de l'infrastructure
et Nokia pour la sécurité. Les licences des
logiciels, enfin, n'ont guère dépassé
les 500 000 francs. En face, l'investissement consacré
à l'opération promotionnelle du Tremplin e-Business
paraît colossal : environ 20 millions de
francs.
Au terme d'une mise en oeuvre relativement rapide pour un
projet assez complexe, peu de difficultés semblent
avoir été rencontrées. "Les seules
véritables difficultés auxquelles nous avons
été confrontées concernent les problèmes
de communication orale avec l'équipe chinoise, malgré
le fait que certains de nos dirigeants parlent aussi chinois",
témoigne Cyrille Drouin. "Pour cette raison,
nous avons tout rédigé par écrit. Finalement,
cela nous a permis de mieux nous organiser avec des bases,
et chaque nouvelle implémentation est ainsi validée
par les managers."
[François
Morel, JDNet]
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