04/10/2001
"Les compétences des
web agency s'arrêtent là où commencent
les projets d'intégration e-business"
"Web
intégrateur", c'est le qualificatif que revendique
Innetis, filiale du groupe Open créée en janvier
2000. Un positionnement à mi-chemin entre la web
agency et la SSII que défend son PDG Guy Mamou-Mani.
JDNet
Solutions : Dès votre création, en janvier
2000, vous avez refusé l'étiquette "web
agency" pour préférer celle de "web
intégrateur". Pourquoi ce choix?
Guy Mamou-Mani : Quand nous avons conçu
le modèle de développement d'Innetis, il y
a deux ans, les Web Agency affichaient un comportement très
exclusif : "les technologies du Web et rien que les
technologies du Web", semblait être leur credo.
Ces prestataires refusaient d'entendre parler de progiciels
de gestion intégrés par exemple. Je me souviens
d'un prestataire qui se vantait de ne "pas faire d'informatique".
Cette voie nous semblait très risquée au regard
de l'évolution prévisible des projets e-business.
Comment décomposez-vous
cette évolution ?
Disons qu'il existe trois niveaux de projets
Web. Les sites d'information, les sites d'e-commerce et
enfin, les sites du troisième type : des plates-formes
e-business autour desquelles l'entreprise refond ses processus.
Cette dernière étape, qui correspond à
une transformation profonde de l'entreprise, est à
peine entamée aujourd'hui. Mais, d'ores et déjà,
nous savons quelles compétences technolologiques
elle exige...
Ces compétences sont
elles foncièrement différentes de celles d'une
web agency ?
Elles sont sensiblement plus larges. Les
compétences d'une web agency s'arrêtent là
où commencent les travaux avec l'intégration
d'un existant. C'est-à-dire là où commencent
les projets qui permettent aux entreprises de mener leur
révolution e-business ! Pour passer ce cap, il ne
faut pas seulement maîtriser les outils de design
et les plates-formes de gestion de contenu. Il faut aussi
être prêt à s'embarquer dans des intégrations,
par exemple entre un site et des progiciels, ce qui peut
conduire à élaborer des architectures de type
EAI (Enterprise Application Integration, intégration
des applications d'entreprise, ndlr). Bref, on est bien
loin des compétences habituelles d'une web agency...
Et assez proche de celles d'une
SSII classique, non ?
Je ne crois pas. Contrairement à une
SSII classique, je ne me demande pas tous les jours que
faire de mes développeurs Cobol. Franchement, nous
ne baignons pas du tout dans la même culture que celle
des SSII traditionnelles.
Avec quelles solutions travaillez-vous
?
Nous oeuvrons beaucoup autour de la plate-forme
Websphere d'IBM. Je ne fais pas référence
ici seulement au serveur d'applications mais aussi aux solutions
d'EAI qu'IBM décline autour de MQ Series. Et bien
entendu, nous développons beaucoup en Java. Parallèlement,
nous avons aussi conclu des partenariats d'intégrateur
avec des éditeurs d'ERP comme Baan et Peoplesoft.
Nous disposons d'ailleurs d'un contrat exclusif pour intégrer
Movex, l'ERP de l'éditeur Intentia auprès
des PME. Nous n'oublions pas pour autant les technologies
du front office Web. Pour preuve, nous disposons d'une équipe
de web designers d'une douzaine de personnes et pour la
gestion de contenu, nous exploitons les outils de Reef.
Quel est aujourd'hui le profil
de votre clientèle ?
Notre clientèle se compose à
70% de grands comptes et à 30% de PME - nous n'avons
pas de dotcom parmi nos clients. Le budget moyen d'un projet
avoisine aujourd'hui les trois millions de francs, mais
il grimpe assez vite actuellement. Il faut dire que les
sites deviennent de plus en plus complexes en matière
d'intégration, même pour des PME. Prenez
l'exemple de l'entreprise Hervieux, un fabricant de roulement
à billes. Cette PME nous a demandé d'intégrer
son site de e-commerce avec Mapics, son progiciel de gestion.
La valeur du site viendra autant de son design que de la
qualité de l'intégration avec le progiciel.
Qui
considérez-vous comme vos concurrents les plus proches
?
Dans les appels d'offres, nous rencontrons
souvent des prestataires comme SQLI, Micropole, Valoris
également de temps en temps.
Dans la morosité ambiante,
comment voyez-vous les mois à venir ?
Avec confiance : nous prévoyons une
croissance de l'ordre de 25% pour l'année à
venir. Ce qui me semble raisonnable puisque des cabinets
comme IDC chiffre à environ 40% pour l'Europe le
taux de croissance du marché des projets e-business.
Avant de lancer Innetis, Guy Mamou-Mani a beaucoup oeuvré
dans le domaine de la gestion de la chaine logisitique en
lançant la filiale Europe du Sud de l'éditeur
Manugistics.
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